Jessica Jones, la nouvelle bonne recette de Hell’s Kitchen

08253344-photo-jessica-jones

On l’attendait depuis un moment, Netflix l’avait teasée à mort, avec de jolis visuels picturaux et une bande-annonce où on entend David Tennant hurler « Jessicaaaa !! ».
D’ailleurs, la présence au casting de l’acteur écossais constitue déjà un argument en soi, que vous soyez une de ses fangirls acharnées, ou pas 🙂
La série se montre-t-elle à la hauteur de nos expectations ? Mageek vous donne son verdict…

By Netflix

L’estampille Netflix semble gage de qualité. La société de V.O.D., en à peine plus d’un an d’existence sur notre territoire, nous a habitués à d’excellentes créations, en termes de scénario comme de réalisation, plaçant la barre assez haut. Voici quelques exemples dont vous avez probablement entendu des échos :

Orange is the New Black, que je n’ai pas regardée mais qui, apparemment, a enthousiasmé plus d’un critique/spectateur.

Daredevil, une réussite qui a réhabilité le justicier aveugle après le désastreux film éponyme.

murdockDaredevil met en scène Matt Murdock, un avocat aveugle mais aux autres sens hyperdéveloppés, qui combat le crime, masqué.

Sense8, un programme aux qualités rares, dont nous vous avions déjà parlé ici.

Autant dire que l’annonce d’une série Marvel, se déroulant dans le même décor que Daredevil, avec UNE super-héroïne, se posait comme une promesse de valeur.

Le pitch

En gros, nous suivons les aventures de Jessica Jones, détective à la force phénoménale, qui tente de se reconstruire après s’être libérée de l’emprise de Kilgrave, un sociopathe capable de prendre le contrôle de n’importe qui. Mais celui-ci n’a pas dit son dernier mot…

Encore les mêmes ingrédients dans la cuisine infernale ?

Les événements de Jessica Jones prennent place à Hell’s Kitchen, un quartier de Manhattan, déjà centre de l’action dans Daredevil.

hellkitchen
Hell’s Kitchen vu par Netflix.

On y retrouve, comme attendu, la même ambiance et… le même type de personnages : héros/héroïne changé par un accident, de ce fait doté de fantastiques pouvoirs pour faire régner la justice, bons samaritains amis du héros, en apparence trop fragiles pour lutter mais qui se surpasseront…

Comme autre point commun, on peut citer l’importance des affaires légales dans l’intrigue et, notamment, la victime d’erreur judiciaire, par qui tout commence. Mais pas de blagounette sur les avocats, cette fois !

Et puis, comme Daredevil, Jessica Jones mise autant sur son villain que sur son héros pour conquérir le public : en matière de charisme, Kilgrave n’a rien à envier à Fisk.

jessica-jones-smallJessica et Kilgrave : une relation ambiguë qui vous tiendra en haleine…

Le background Marvel

Jessica Jones, c’est avant tout une héroïne de la maison Marvel. Des anecdotes, dans les premiers épisodes, nous rappellent que nous nous situons après l’attaque des Chitauris (les envahisseurs dans Avengers). Ainsi, monsieur tout le monde est au courant de l’existence des super-héros. Pourtant, à l’instar de Daredevil, Jessica Jones se concentre sur des enjeux plus locaux que la défense de la Terre, et les pouvoirs des protagonistes se retrouvent du coup réduits à la même échelle. Si Jessica possède une force surhumaine, elle se la joue plus discrète que Hulk : elle défonce des portes, et non des porte-avions…

Netflix prévoit deux autres séries en collaboration avec Marvel (Luke Cage et Iron Fist), qui, réunies à Jessica Jones et Daredevil, devraient aboutir à un ultime cross-over, The Defenders.

Et si ces nouveaux personnages s’incrustaient dans Avengers ? Jessica ne pourrait-elle pas rejoindre la fine équipe, comme dans les comics ? Cela permettrait en tout cas d’apaiser les critiques qui réclament plus de parité dans la saga à succès.

Les personnages

On attendait depuis longtemps un personnage tel que Jessica Jones : une super-héroïne actuelle, sans combi moulante sexy. Comme Matt dans pratiquement toute la première saison de Daredevil, elle ne porte pas de costume. Elle combat son ennemi comme elle est : une femme dans la trentaine avec un look d’ado jean déchiré, mitaines, perfecto et vieux sweat −, alcoolique et bourrue.

maxresdefault

Le physique de l’actrice (Krysten Ritter), plutôt menu, contraste avec la force herculéenne de Jessica et elle se révèle très convaincante, dans un rôle qu’on trouverait cliché pour un homme mais inhabituel pour une femme : celui du détective désabusé.

Quelques personnages interviennent de façon récurrente : Luke Cage, barman coriace pour qui Jessica a un faible (une série Netflix lui sera dédiée) ; Trish, la meilleure amie B.C.B.G. de Jessica (nouvelle version de la justicière Hellcat) ; Simpson, un flic avec un faux air de Captain America ; Hogarth, une avocate moins sympa que Matt Murdock (notons que ce perso a changé de sexe en passant de la B.D. à l’écran)…

marvel-netflix-jessica-jones-mike-colter-luke-cageLuke Cage, encore un mec avec qui Jessica entretient une relation ambiguë (décidément…)

David Tennant, quant à lui, nous hypnotise aussi bien que son personnage (le méchant stalker, Kilgrave).

En costar, propre sur lui normal, avec son don, il ne se salit pas les mains ! −, ce protagoniste bénéficie d’un réel développement, d’une profondeur travaillée et d’un jeu d’acteur impeccable.

Fans de Doctor Who, représentez-vous un Docteur malsain, drôle et attachant à la fois (en plus, il se prend pour Obi-Wan Kenobi…). La série vaut le coup d’œil rien que pour lui.

JJ02cTennant en mode bad guy.

Alors c’est la série du siècle ?

Jessica Jones se montre digne de Daredevil, qui s’était déjà affirmée comme une révélation. Elle ne devrait pas décevoir le public qui l’attendait avec impatience.

Certains pourraient critiquer le manque de combats à base de super pouvoirs et de cascades, arguant qu’on oublierait presque qu’il s’agit d’une série de super-héros. Personnellement, ça ne m’a pas gênée.

La seule réserve que je peux émettre, c’est la crainte de voir le show s’essouffler, donnant trop dès la première saison. Mais de nombreuses séries excellentes dans leurs débuts ont su tenir la distance ! Continue comme ça, Jessica !

Ellia

Netflix Fest : vers l’infini et au-delà !!

Bienvenue dans la base spatiale !

un-poster-pour-le-netflix-fest-317

Si vous êtes fana de films et de séries, vous avez probablement entendu parler du Netflix Fest qui a pris place du 15 au 19 octobre derniers à Paris. Netflix a tout donné en programmant pas moins de 15 événements où films et séries étaient diffusés selon des thématiques précises.

Du « Festival des séries où les femmes cachent bien leur jeu » au « Festival du film romantique qui va t’aider pour un premier rencard », en passant par le « Festival des meilleurs épisodes de la série qui pue le chat », tout le monde y trouvait son compte. Et, coup de maître, c’était gratuit ! Enfin gratuit pour ceux qui se sont dépêchés de réserver leurs places en ligne, parce qu’elles sont parties à une vitesse phénoménale (d’ailleurs chez Mageek, on vous avoue qu’on a un peu galéré à en choper quelques-unes). Ici, point de diffusion en plein air (c’est so 2014), ou encore de salles de cinéma mornes et tristounettes, Netflix a opté pour l’originalité pour marquer le coup et le moins qu’on puisse dire c’est que ça a marché.

L’équipe de Mageek s’est rendue au « Festival des films et séries qui te donneront envie d’aller vers l’infini et l’au-delà » pour y regarder les deux premiers épisodes de la série Sense8.

La diffusion prend place à l’espace Niemeyer dans le 19e arrondissement, soit dans une base spatiale !! Armés de leurs places imprimées, les gens attendent impatiemment devant l’entrée de découvrir ce que Netflix leur a préparé. Bon point pour Netflix, on nous a déballé le tapis rouge, et nous, on se sent déjà comme des stars. Enfin, l’extase est assez courte puisque dès qu’on entre dans l’espace lui-même, l’ambiance change radicalement. On ne sait pas vraiment si c’est la lumière bleutée ou bien les cosmonautes qui nous mettent la pression… Oui, pas la peine de relire la phrase précédente, tu as bien lu. Ce sont bel et bien des cosmonautes qui accueillaient les visiteurs.

­

12179581_10208088954409991_1727750464_n317

La salle de projection !

Cet accueil surprenant nous a donné l’impression que nous allions bientôt entrer dans une attraction à sensation, un peu comme Star Tour ou Space Mountain à Disneyland Paris (vous remarquerez qu’on reste dans la thématique de l’espace même niveau coup de pression, bien joué Netflix). Les cosmonautes nous servent notre kit de survie : de la nourriture déshydratée goût Napolitan Ice Cream et une bouteille d’eau, ce que tout astronaute doit avoir pour survivre dans l’espace donc (Netflix, as-tu été en partenariat avec la NASA, dis-nous ??).

12179655_10208088954369990_414475006_n317

20151021_101835

En haut, le packaging de l’étrange nourriture en question.
Et en bas, ce que ça donnait une fois ouvert
(après un petit séjour dans un sac à main, on vous l’accorde…).

On entre ensuite dans la salle, on s’installe, et on croise même les ShowRunners, des YouTubeurs sérivores qu’il faut absolument connaître tant leurs émissions sont bonnes. Le show commence, et deux épisodes de Sense8 plus tard, nous sortons, satisfaites de notre séance de Netflix sur grand écran.

Et ce n’est pas fini ! À la sortie, les cosmonautes nous attendent pour faire une séance photo avec eux, photo que tu pouvais même envoyer à ton adresse mail. Le nôtre, ci-dessous, histoire que vous voyez enfin nos têtes.

317-photo-cosmonaute
On nous offre également le tote bag Netflix Fest contenant un badge tout doux, ainsi qu’une affiche de l’événement dont nous sortions. Des cadeaux, toujours plus de cadeaux, GG Netflix, tu sais parler à ton public.

Grand bravo à Netflix pour ce joli festival original, innovant, et surprenant, tu nous auras effectivement donné envie d’aller vers l’infini et l’au-delà !

Maintenant, penchons-nous sur Sense8, la série qu’on a pu découvrir (ou re-découvrir pour certaines) à ce festival…

 

Sense8

sense8-jamie-clayton-poster

Série créée par les Wachowski (les génies derrière Matrix, entre autres) et J. Michael Straczynski, Sense8 a fait parler d’elle dès sa première saison diffusée sur Netflix…

Le show suit 8 personnages à travers le monde, qui se découvrent brutalement la possibilité de communiquer les uns avec les autres, d’éprouver ce que ressentent les autres. Un pouvoir qu’ils devront apprendre à maîtriser, pour faire face à un mystérieux ennemi commun…

Dans le paysage actuel des séries, bien trop foisonnant, il devient difficile de se démarquer et pourtant Sense8 y parvient. Pourquoi ?

Une saison à voir comme un film

De nombreux pilotes sont produits de manière à vendre les épisodes suivants. Ils mettent le paquet dès le départ, en dévoilant le plus possible d’éléments attrayants et représentatifs de ce qui attend le spectateur plus loin dans la série.

Sense8, elle, prend son temps, se construit brique par brique au fil des épisodes. Le visionnage tel que le permet Netflix, c’est-à-dire en enchaînant les épisodes quasiment sans interruption, accentue ce sentiment d’avancer dans un film qui dure une saison (certes, il y a d’autres moyens de « binge watcher » de la sorte… Mais Netflix est quand même bien confortable !).

Les deux premiers épisodes installent doucement les personnages dans leur environnement, livrent des indices sur la dimension fantastique/S.-F. de l’œuvre, et imprègnent déjà le spectateur de cette mise en scène particulière, contemplative et intrusive.

La série mise sur l’empathie. Si les 8 personnages principaux ressentent les émotions partagées au sein de leur cercle, tout est fait pour que le spectateur soit plongé, lui aussi, dans l’intimité des protagonistes. On est bercés par la musique, les sentiments sont criés haut et fort, on nous livre des scènes de sexe et de violence, souvent de façon crue. Le public se retrouve pris, comme un passager clandestin, dans le cercle des 8.

2d854e38aaf78c100f45395b879496e9

Les 8 protagonistes

D’ailleurs Netflix aurait pu exploiter cette idée de communication sensorielle pour son festival en proposant des interactions jouant sur le son, les odeurs ou le toucher. Certainement un peu ambitieux pour une série et un festival qui démarrent, cependant.

Critiques justifiées : une série de clichés ?

À l’image de son générique (une compilation de « scènes de cartes postales », assortie d’une musique qui se veut mystique et troublante), la série est-elle une suite de lieux communs, assaisonnée de paranormal ?

Les personnages présentés paraissent, à première vue, des clichés associés à leur milieu culturel ou leur pays d’origine. Par exemple : une Asiatique prodige en arts martiaux, une Indienne tiraillée entre modernité et tradition, un flic américain un peu justicier sur les bords, un Mexicain viril qui cache son homosexualité, etc.

Et alors ? Ils sont attachants. Leurs mésaventures personnelles débordent sur l’intrigue de science-fiction. Cela aurait pu être dérangeant, mais non, on apprécie de suivre leur évolution, leur combat (car chacun est aux prises avec ses démons, parallèlement à la découverte de son étrange « pouvoir »).

Des choix militants ?

La série assume totalement de mettre en avant des sexualités peu représentées : couples homosexuels, transsexualité.

La présence de Lana Wachowski (trans MtF) à la création porte à croire qu’il ne s’agit pas de choquer des spectateurs peu habitués pour faire le buzz, mais que ce choix est bien une démarche militante. Que l’on ne peut que saluer !
Le choix de donner de la visibilité à des acteurs de nationalités diverses est également rafraîchissant.

153599300.jpg.CROP.rectangle3-large

Lana Wachowski
Photo par Astrid Stawiarz/Getty Images pour The New Yorker.


Sora et Ellia