C’était la Wii U.

Alors que les rumeurs enflent, se multiplient et se recoupent à propos de la NX, la mal-aimée Wii U de Nintendo vit ses derniers jours dans une indifférence tranquille. Mageek fait le bilan.

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Elle vit paisiblement ses derniers jours, et fait peu cas de sa personne. Avant que les fins analystes du jeu vidéo ne dégainent leurs claviers pour dresser un bilan désabusé, armés d’expressions agaçantes de type « mi-figue, mi-raisin », il s’agit surtout de souligner le parcours poussif et atypique de cette console, bien plus importante qu’il n’y paraît. La Wii U, c’était la console chelou, ta pote un peu bizarre que tu adores, c’était la nana mal fringuée qui restait au fond de la pièce à cette soirée chez tes potes beaux et sophistiqués, mais qui te disait les trucs les plus fins et les plus drolatiques. La Wii U était folle et n’a fait que des conneries. C’était la dernière de la classe, la nana avec qui il fallait être pote. La Wii U sera demain un objet de culte, une gemme de hipsters retrogaming. La Wii U, c’est la Dreamcast de 2020. La Wii U était géniale. La Wii U c’était comme Lost, un échec qui vaut toutes les réussites.

Annoncée lors d’une séquence à l’E3 2011 qui a semé plus de doute que d’enthousiasme, la console confondait déjà son audience rien que par son nom, qui pouvait être compris comme une nouvelle version de la Wii au lieu de la mise sur le marché d’un tout nouveau système. Son plus gros argument était le jumelage console/gamepad qui, voulant surfer sur la démocratisation des tablettes dans les foyers, espérait reproduire le miracle Wii/DS dont Nintendo sortait tout juste. La suite de l’histoire est connue. Le lancement de la console fut moribond, peu d’enthousiasme fut au rendez-vous, et les ventes furent franchement mauvaises. Les gros éditeurs comme Electronic Arts commencèrent à quitter la Wii U pour son manque de puissance, Ubisoft brisa son contrat d’exclusivité sur Rayman Legends, et les titres phares estampillés Nintendo n’allaient pas arriver de sitôt. Cette série de mauvaises nouvelles finit d’achever la réputation de la console, qui devint vite un objet d’embarras sur le paysage du jeu vidéo, rompu à la loi de la toute-puissance graphique.

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La Wii U en pack de la dernière chance. Avec Mario Kart 8 et Splatoon, c’est à la fois du vieux et du neuf. Mais pour 300 euros en fin de vie, ça reste un peu cher…

On parle de semi-échec pour la Wii U, pourtant ces quatre années passées n’ont pas été vaines pour la firme de Kyoto, qui a su prendre le temps de revoir sa stratégie et surtout renflouer ses caisses grâce à des propositions inattendues, des nouveautés au succès fulgurant qui seront, notamment pour leurs concurrents, difficilement reproductibles. On pense immédiatement au phénomène mondial et social Pokémon Go, qui envahit la planète durant l’été 2016. Sur un total malentendu, Nintendo a pu renflouer ses actifs après que les boursicoteurs du monde entier s’étaient mis en tête qu’il fallait miser sur eux pour prendre une part du gâteau, alors que la compagnie n’y était attachée qu’à hauteur de 10 %… Une bulle spéculative qui éclata rapidement, mais qui permit toutefois à Nintendo de profiter au mieux du lancement du jeu, au-delà de la réinstallation dans les esprits du monde entier de l’idée que les Pokémon sont encore là, et pour longtemps.

Plus tôt, à mi-parcours de la console, Nintendo déclinait tous ses personnages en petites figurines munies de puces NFC qui permettaient aux joueurs de débloquer des contenus additionnels dans les jeux de la console. Oublions tout de suite l’aspect ludique pour affirmer que ces figurines furent surtout l’objet d’une poussée de collectionnite grave chez les geeks, qui provoquèrent ruptures de stock et inflation du prix de certains amiibo jusqu’à des valeurs totalement déraisonnables. Et avant Pokémon Go, les amiibo, dans une moindre mesure, furent aussi l’objet de faits divers relatés dans les journaux, à base de braquages pour mettre la main sur les précieuses figurines. Aujourd’hui, la folie amiibo est loin d’être terminée et poursuivra évidemment sa lancée sur NX.

L’évènement marquant qui provoqua le changement de stratégie de la firme fut sans nul doute le décès de Satoru Iwata. Alors à la tête de Nintendo, sa mort fut annoncée en juillet 2015, quelques jours seulement après la venue de Miyamoto Shigeru, papa de Zelda et Mario, à Japan Expo pour présenter les futurs hits de la console. Il fut remplacé par Tatsumi Kimishima, qui confirmera la stratégie de Nintendo de revenir de manière significative dans l’industrie du jeu vidéo en prenant des décisions commerciales sûres, loin des égarements expérimentaux de la Wii U (peut-être incarnés de son vivant en la personne de Iwata, qui avait eu le mérite d’inonder le monde de la Wii).

Paradoxalement, ce sont ces trois évènements majeurs qui ont ponctué la vie de Nintendo sur sa période Wii U, sans que la console n’y ait quelque chose à voir, sauf peut-être pour les amiibo qui, là encore, n’y ont représenté qu’un très maigre intérêt de jeu. Toutefois, les quatre années de sa carrière furent une suite de coups d’éclat, une arrivée régulière de grands jeux, réalisés et accueillis dans un enthousiasme particulier, qui nous ont aidés à survivre à la molle transition entre les générations PS3/360 vers PS4/One. Le dernier jeu en date, qui vient clore officieusement la carrière de la machine, n’est autre que Paper Mario: Color Splash, sorti le 8 octobre 2016, car non, personne n’attend vraiment le prochain Zelda: Breath of the Wild sur Wii U, car chacun sait que sa promesse d’aventure inépuisable sera d’autant plus appréciable sur NX. Après celui-ci, aucun gros jeu, estampillé ou non Nintendo, ne viendra poursuivre la carrière de la Wii U et ce sera donc avec ce Paper Mario, dont les visuels semblent regorger d’idées fantastiques de gameplay et d’astuces visuelles, qu’il faudra patienter jusqu’à l’arrivée de la prochaine vague de jeux de Big N sur NX, promise pour le mois de mars 2017 seulement. Rien à se mettre sous la dent, vraiment ? Si. Car la Wii U, c’est un trésor d’exclusivités, de gemmes uniques qui sont à découvrir ou à redécouvrir dès maintenant. Car c’est bien la force de la console, c’est qu’elle a su, malgré quelques ratés, conserver des exclusivités coûte que coûte, des exclusivités qui n’ont pas toujours rencontré le succès, qui ne représentaient pas forcément un intérêt fou, mais dont les qualités sont telles qu’elles font du line up final de la Wii U une incroyable collection de jeux de premier choix. Petit florilège…

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The Wonderful 101, Pokkén Tournament, Hyrule Warriors, Sonic Lost World, autant de réussites que d’exclusivités.

Sélection des jeux qui ont fait la Wii U

Les indispensables

Ces sont les jeux dont vous avez sûrement entendu parler, ceux qui ont fait que la console a survécu et qui lui ont permis des pics de vente temporaires. Des jeux souvent sans défaut, parce qu’ils n’avaient tout simplement pas le droit à l’erreur. Inutile d’étaler ici les vertus de Smash Bros. for Wii U, Mario Kart 8, Super Mario Maker, Splatoon… Nombreux sont les articles qui s’en sont chargés avant nous.

Bayonetta 1 et 2

Alors qu’on n’a cessé ces dernières années de vanter la perfection et la minutie du gameplay proposé par le studio Platinum Games, c’est la Wii U qui a hébergé la furieuse Bayonetta pour une suite exclusive, acclamée par les joueurs et la critique.

Xenoblade Chronicles X

Si vous aimez les JRPG ultra exigeants, ceux qui vont vous demander plus de temps de votre vie que de raison, ceux qui vous perdent dans un open world absolument immense, ceux qui vont vous égarer dans des menus et sous-menus où les possibilités d’améliorer votre stuff seront exponentielles, alors ce jeu est fait pour vous.

Project Zero : La Prêtresse des Eaux noires

Voilà un jeu qui, par lui seul, rend la ludothèque de la Wii U unique. Project Zero, cinquième du nom d’une licence de survival horror où vous dirigez une nana armée d’un appareil photo qui explore des endroits peu accueillants peuplés de fantômes. Calme, angoissant, contemplatif et étrange, ce titre imprimé à des exemplaires très limités en Europe est une sorte de miracle. Le jeu utilise à bon escient le gamepad, qui vous sert littéralement à photographier les fantômes qui apparaissent à l’écran. Ne vous y vous trompez pas, les multiples améliorations que vous apportez à votre appareil et la diversité des ennemis et des bosses transforme peu à peu ce jeu poétique en un véritable shooter.

Donkey Kong Country: Tropical Freeze

Parce que la Wii U était aussi la console qui a tenté de faire perdurer la tradition de la plate-forme avec autant de noblesse qu’elle a pu (New Super Mario Bros U, Rayman Legends…), la plus belle pièce qu’elle a à proposer est avec peu de doutes ce Donkey Kong. Visuellement magnifique, musicalement délicieux, c’est aussi une torture pour votre patience, et un vrai défi pour vos skills. Aussi exigeant qu’abouti, avec une difficulté à l’ancienne, il renouvelle à Donkey sa carte du club prisé des héros Nintendo ambassadeurs de chefs-d’œuvre.

Starfox Zero

Nous vous en avions déjà parlé pour dire qu’il n’était pas très joli, le nouveau Starfox. Mais il semble que Nintendo nous ait écoutés pour ne l’avoir sorti qu’après un long report. S’il n’est pas visiblement époustouflant, c’est surtout que Miyamoto lui-même avait tenu à ce que le jeu tourne à 60 images par seconde à la fois à l’écran et sur le gamepad, où vous dirigez votre canon à l’aide du gyroscope et qui donc, nouveauté, ne suit plus le bec de votre vaisseau. Pas révolutionnaire sur son déroulement, le jeu se distingue justement par son gameplay et vous fera travailler des zones endormies de votre cerveau.

Kirby et le Pinceau arc-en-Ciel/Yoshi’s Wooly World

Nous groupons ces deux jeux parce qu’ils se ressemblent. Ils ne réinventent pas les concepts dont ils sont issus, ils s’inscrivent même tous deux dans la lignée de leurs prédécesseurs. Mais ils sont juste trop mignons. Kirby est en pâte à modeler. Yoshi est en pelote de laine. Bon… Kirby est un peu relou à manier au gamepad, sur lequel on doit dessiner sa trajectoire pour lui dire où aller. Mais sinon ces jeux sont excessivement mignons. Il vous les faut.

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Un autre JRPG ultra atypique pour la console et qui a permis à beaucoup de patienter jusqu’à la sortie de Persona 5. En effet, en reprenant la branche pop de Shin Megami Tensei et en la confrontant à Fire Emblem, ce jeu ovni propose une expérience unique, à des années-lumière du décorum strict des autres RPG traditionnels. Eh oui, ce n’est que sur Wii U qu’on peut faire du grinding parmi les idols dans un Akihabara où volent des licornes arc-en-ciel.

Super Mario 3D World

Certaines mauvaises langues auront dit qu’il n’était pas le vrai titre Mario de la console et qu’il n’aura finalement jamais existé. Ces personnes sont des pervers qui doivent être persécutés et exécutés. 3D World était génial. Il avait juste la difficulté qu’il fallait, et même des niveaux hardcore qui se débloquaient à la fin pour ceux qui avaient encore faim. 3D World c’était le costume de chat et les folles parties à 4 qui fonctionnaient parfaitement. C’était aussi une bande-son géniale et modeste qui a fait de ce Mario un grand classique.

Paper Mario Color: Splash

Plutôt inattendu, c’est le jeu qui vient clore la carrière de la Wii U. Après un épisode réussi sur 3DS, Paper Mario vient légèrement bousculer ses codes pour nous régaler les yeux avec son graphisme toujours aussi mignon et des partis pris artistiques pour le moins surprenants. Un Mario axé RPG très réussi, et qui profite du hardware de la console pour une expérience visuelle plus que sympa.

Fast Racing Neo

Comme beaucoup de jeux Wii U, il a très peu fait parler de lui. Et pourtant, il pourrait s’agir d’un substitut, ou au mieux d’une suite spirituelle à F-Zero, que l’on n’a pas vu depuis 2004 sur Game Boy Advance. On pense aussi à Wipeout pour le design des vaisseaux et l’habillage de l’interface. Un jeu pas trop cher et axé très arcade, qui ravira les amateurs de vitesse.

Affordable Space Adventures

Il a typiquement l’aspect d’un jeu indé et pour cause. Pour ceux qui aiment l’exploration contemplative, ce voyage sur des planètes inexplorées saura proposer son jeu de casse-tête bien pensés mais aussi exploiter le gamepad sur lequel se trouve tout simplement le tableau de bord du vaisseau. Souvent en promotion sur l’e-shop, c’est un petit titre reposant qui mérite qu’on s’y attarde.

Et des features bizarres et délicieuses

La Wii U c’était aussi la mise à jour de la Wii Fit avec des exercices en plus, mais surtout un WiiFit Meter, qui calculait vos pas et vos efforts faits dans la journée et qui enregistrait les données dans la console pour vous proposer un programme adapté à vos besoins : remise en forme, perte de poids, prise de poids… Une technologie en retard d’accord, mais ce boîtier est si mignon.
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Autre bizarrerie mais qui méritait qu’on s’y attarde un peu plus, la série des Wii U Panorama vous proposait des vidéos à 360° pour observer des spots touristiques à l’aide du gamepad que vous pouviez bouger dans tous les sens grâce au gyroscope, et qui donnait cette sensation de pouvoir regarder partout, bien avant la VR. Cette vidéo certes impressionnante n’a franchement que peu d’intérêt, sauf peut-être de nous faire imaginer toutes les applications in-game qui auraient été possibles.

 
La Wii U, c’est aussi la première incursion en Europe du système de karaoké Joysound, extrêmement populaire au Japon. L’application est gratuite mais, comme là-bas, vous payez un accès à l’immense bibliothèque avec des tickets à l’heure ou à la journée. Bien que la banque de chansons ait été grandement localisée pour l’Occident et la France, on y déniche des perles de J-pop avec les romaji pour faciliter l’interprétation.
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La Wii U disposait aussi de son Art Academy Atelier (plus connu pour la 3DS), qui n’est autre qu’un logiciel de dessin pas à pas pour apprendre différentes techniques de peinture numérique. Encore une fois, le gamepad était mis à contribution puisqu’on pouvait peindre directement dessus avec le stylet, ce qui, bien que rudimentaire et limité, s’avérait être un bon entraînement avant d’investir dans un Cintiq de Wacom à 500 euros.

Constantin Berthelier

Zombies : des origines aux morts-vivants qui se démarquent

Qui dit mois d’octobre dit Halloween et nouvelle saison de The Walking Dead !

On vous propose donc un article sur nos amis les zombies.

Qu’est-ce qu’un zombie ? Du moins, qu’est-ce que la pop culture appelle un zombie ?
Car un zombie, un vrai, à la base, ne mange pas les cerveaux (a priori).

 

LE MYTHE DE DEPART

De nos jours encore, à Haïti, on trouve des adeptes du culte vaudou. Cette religion est héritée des croyances des premiers Africains amenés jadis sur l’île par les esclavagistes, croyances qui ont évolué en reprenant et assimilant certains éléments du catholicisme.

Des prêtres vaudou (bokors) se prétendent capables de relever les morts de leurs tombes. On appelle ces morts-vivants « zombi ».

Effectivement, les bokors savent fabriquer une drôle de mixture, la « poudre à zombi » dont l’ingrédient principal provient du fugu (poisson connu pour son très dangereux poison) : il s’agit d’une neurotoxine qui aurait comme propriété de donner au corps une apparence de mort clinique.

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Un bokor haïtien réduit en poudre une substance qui permettrait de créer des zombies.
Photo prise par Wade Davis, un anthropologue parti étudier le phénomène dans les années 1980.
Source :
Zombies ! de Jovanka Vuckovic, éditions Hoëbeke.

Rien d’étonnant à ce que quelques personnes déclarées mortes aient soudain ressuscité donc. La légende contiendrait bien une part de vérité ?

Bien sûr, la notion de « mort-vivant » ne se résume pas au zombi haïtien, il y a eu de tous temps des mythes décrivant des cadavres ambulants : Osiris, le dieu des morts égyptien a été réanimé par sa femme Isis qui a recousu les morceaux de son corps découpé… Sans parler de la Bible et de ses morts revenus à la vie : Jésus Christ, Lazare… … Et des vampires d’Europe de l’Est, pour ne citer que les plus connus.

Disons que le zombi haïtien est spécifiquement intéressant car son cerveau a été endommagé au cours du processus : ramené d’entre les morts sans son âme, le zombi n’a plus de volonté propre, le prêtre vaudou peut l’exploiter à sa guise (de là à dire qu’il s’agit d’une métaphore de l’esclavage dont ces populations ont autrefois souffert, il n’y a qu’un pas !).

Cette absence de réflexion, de conscience, on la retrouve chez le zombie « typique » de la pop culture.

 

LE ZOMBIE DANS LA POP CULTURE

Le mort-vivant envahit assez tôt la littérature. En 1704 paraît l’édition française des Mille et une nuits, dans l’un de ces contes un prince banni combat une armée de goules avant de les convertir à l’Islam. On peut aussi citer Frankenstein de Mary Shelley, ainsi que les récits de Poe, Lovecraft, et les pulps qui narrent des histoires de zombies haïtiens.

Puis le zombie s’attaque au cinéma, dès le film White zombie en 1932, et ne le quittera plus. Dans la plupart de ces productions, il s’agit d’une créature ressuscitée par une ou des personne(s) animée(s) de mauvaises intentions : sorciers, scientifiques, voire extraterrestres (après l’affaire Roswell, c’était à la mode).

L’influence de Frankenstein était aussi passée par là, la créature se rebellait ou non contre ses créateurs.

En tout cas le zombie n’était pas forcément amateur de chair fraîche…

 

1. Les zombies « Romero »

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Il faut attendre George Romero pour voir un nouvel archétype se dessiner avec La Nuit des morts-vivants (1968, image ci-dessus).

Le réalisateur s’inspire des créatures du roman Je suis une légende pour redéfinir les zombies. Dans l’œuvre de Richard Matheson, le monde est envahi par des sortes de vampires « un peu spéciaux ». Les mythes d’Europe de l’Est évoqués brièvement plus haut ont donc participé indirectement à forger les zombies modernes !

Dans le film de Romero, ceux-ci deviennent des êtres indépendants (ils ne sont pas soumis à un sorcier ou autre), portés par leur seule faim dévorante, et l’origine de leur transformation est secondaire.

Caractéristiques des zombies « Romero »

  • Lents.
  • Stupides.
  • Anthropophages.
  • Ne peuvent pas parler, juste grogner.
  • N’ont apparemment plus de conscience et agissent comme des animaux. Certains savent manipuler les objets, mais cela reste rudimentaire.
  • Cause de la résurrection : des radiations sont évoquées dans La Nuit des morts-vivants.
    Dans les autres films de Romero, on n’en parle pas vraiment. La mort d’une personne (quelle qu’en soit la cause) entraîne automatiquement sa transformation en zombie.
  • Mode de contamination : les personnes mordues deviennent des zombies à leur tour.
    La transmission par morsure impliquerait-elle un virus ? Pas forcément, en fait on peut le voir de cette manière : la morsure tue, et le mort se relève, comme tous les autres.
    (D’ailleurs, cette explication est aussi valable pour The Walking Dead).
  • Moyen de s’en débarrasser : détruire le cerveau.

Le zombie est un ennemi qui, du fait de sa lenteur, offre aux personnages vivants (auxquels nous nous identifions) des chances non négligeables de survie.

C’est toujours très réjouissant (et défoulant) de visionner un « monsieur tout le monde » capable de défoncer la tronche d’un zombie à coup de machette ou de batte de base-ball.

C’est probablement pour cela (entre autres) que cet archétype est devenu si populaire, et que les films de Romero ont fait des émules.

Autre aspect intéressant des films de zombies : il s’agit de films catastrophes ; à travers les réactions des différents protagonistes face à l’invasion (journalistes, forces de l’ordre, citoyen lambda, etc.) on peut aisément transmettre une critique de la société.

Les zombies de Romero évoluent au fil de ses films : leur stupidité et leur insensibilité sont remises en cause…

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Dans
Le Territoire des morts, les zombies apprennent à utiliser des armes.

Les zombies qui développent une forme d’intelligence (Boubou dans Le Jour des morts-vivants, le leader des zombies dans Le Territoire des morts) narguent et défient les figures d’autorité.

Une manière aussi de faire réfléchir sur la nature humaine, comme si les zombies étaient un fléau envoyé par un dieu mécontent contre des hommes se pensant maîtres du monde.

 

2. Les zombies rapides

Un autre type de zombie fit néanmoins concurrence à notre bon vieux Z  « Romero » un peu mou du genou et du cervelet : le zombie rapide.

Cette fois c’est une autre paire de manches et « monsieur tout le monde » risque de galérer à s’en débarrasser…

Le « contaminé » du film 28 jours plus tard de Danny Boyle (ci-dessous) a connu un certain succès et marqué les esprits.

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Il faut dire qu’il est beaucoup plus effrayant que le mort-vivant de Romero, car il sait courir et semble constamment boosté à l’adrénaline.

Le contaminé est-il un zombie ?

Disons que le contaminé ressemble à un zombie, dans le sens où il a perdu son identité et son humanité pour agir uniquement comme un prédateur avide de chair humaine.

Les personnes mordues par un contaminé finissent également par se transformer.

Mais le contaminé n’est pas un cadavre, c’est là toute la différence. Il s’agit d’un humain en proie à un virus qui le rend ultraviolent, à une sorte de « rage » extrême qui le pousse à tout dévorer sur son passage.

Le terme « zombie » ne devrait s’appliquer qu’aux morts-vivants, estiment certains puristes.

La distinction mort-vivant/contaminé peut quand même être assez floue.

Par exemple, dans le film Resident Evil, la cause de la zombification est un virus. Pourtant, les créatures sont bel et bien des morts-vivants. Et c’est la même chose pour les œuvres de Max Brooks (Guide de survie en territoire zombie, World War Z, etc.)

Pour y voir plus clair, on peut adopter ce point de vue : si la personne mordue meurt avant de passer à l’état de zombie, il s’agit d’un mort-vivant « à l’ancienne » et non d’un « contaminé ».

D’ailleurs « zombie qui court » ne veut pas nécessairement dire « contaminé. On peut tout à fait décider de mettre en scène des morts qui ont gardé la capacité de courir.

En fait, il est plus difficile qu’il n’y paraît de définir et de classer les zombies. Chaque auteur/scénariste amène son grain de sel, SA vision du zombie et tente d’innover pour faire rire ou flipper.

Voici quelques idées pour « personnaliser » les zombies…

 

DANS LE CADRE DE L’HORREUR/DU SCENARIO CATASTROPHE

Dans ce cadre bien précis, si l’on veut faire intervenir des zombies avec « un petit truc en plus », le but sera a priori de les rendre plus terrifiants que le stéréotype de base… Leur rajouter une capacité qui mettra les survivants plus en difficulté encore…

 1. Leur ajouter une capacité physique

Qu’ils soient morts-vivants ou contaminés, les faire courir est une bonne idée.

PAR CONTRE Les zombies sautilleurs tels des sauterelles dans le film World War Z illustrent une mauvaise idée de rajout de capacité…


Coucou, c’est moi, zombie jumper…

Cela devient totalement ridicule, alors que ce n’était pas le but (quoique… Quand on voit le reste du film on se demande !)

Les zombies du film World War Z ont aussi acquis le skill « Acrogym », ils sont capables de s’empiler les uns sur les autres pour franchir les murs… Au secours !

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Par contre le livre éponyme de Max Brooks (dont le film est une adaptation trèèèèèès libre) est vraiment bien, lisez-le.

 

2. Les rendre intelligents

Dans Le Territoire des morts de Romero certains zombies gagnent en intellect, et se montrent du coup beaucoup plus dangereux.

Tant qu’on y est, pourquoi ne pas ramener à la vie, avec toutes leurs capacités intellectuelles, des individus qui étaient déjà malsains de leur vivant ?

Par exemple des psychopathes nazis ???

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Dans Dead Snow, l’humour et l’horreur sont au rendez-vous, les zombies nazis sont absolument glaçants.

Pas sûr que Ben Laden et ses terroristes zombies fassent le même effet…

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DANS LE CADRE DE LA COMEDIE

1. Le gore qui fait rire

Si l’on veut baser l’humour sur l’apparence des zombies, on peut choisir l’option de surenchère du gore pour personnaliser notre zombie.

Dans Planète Terreur, de Robert Rodriguez, on a affaire à des zombies/contaminés (par une arme biochimique) véritablement dégueulasses. Il existe divers « stades » de la maladie : de quelques boutons purulents, à un cas que je qualifierais d’« éléphantiasis zombie »…

Les zombies peuvent également contaminer les gens en leur écrasant du pus mêlé de sang sur la tronche.

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Eléphantiasis zombie : ceci était à la base Bruce Willis…

 

Mais la parfaite illustration du genre, c’est Braindead de Peter Jackson, un film qui fait preuve d’une inventivité extraordinaire en termes de gags bien trash.

On y trouve un intestin qui se balade et fait sa vie indépendamment du corps dont il est issu, un bébé zombie très bizarre, et plein d’autres réjouissances… 😀

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Le fameux bébé zombie aime jouer à cache-cache…

 

2. Les animaux zombies

Les chiens zombies dans le jeu Resident Evil sont assez effrayants.

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Mais dans le cadre de la comédie, quoi de plus hilarant que de prendre un animal parfaitement inoffensif pour l’homme (herbivore c’est encore mieux !) et de le transformer en une bête enragée ?

On se souvient des lapins psychopathes de Sacré Graal

Voici le mouton zombie, dans Black Sheep, de Jonathan King.

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Notons la capacité des moutons-zombies à transformer les êtres humains, en les mordant, non pas en simples zombies, mais en humains-moutons-zombies (créature ci-dessous)…

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Autre animal à citer : le singe-rat de Braindead. Ce n’est pas un zombie à proprement parler, mais c’est par sa morsure que la contamination survient.

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Il a quand même une tronche qui fait peur… Moi, je lui ferais pas confiance !

 

DANS LE REGISTRE DE L’EMOTION

Dans Le Jour des morts-vivants, déjà, Romero nous introduisait le personnage de Boubou, zombie apprivoisé qui semble exprimer de l’attachement envers son bienfaiteur, le bien surnommé docteur Frankenstein.

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Boubou, tout ému, découvre la musique
.

Eh oui, dans certains films, les zombies sont capables d’émotion.

 

1. Le zombie à la sauce romantique

Shaun of the dead, de Edgar Wright, et Bienvenue à Zombieland, de Ruben Fleischer, sont des comédies jouant la carte romance + zombies, un combo qui marche plutôt bien, puisqu’on n’a pas besoin d’être fana de films d’horreur ou adepte de blagues hyper gores pour apprécier comme il se doit.

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En gros : on peut les regarder en famille. Et on rigole.

Mais les zombies n’y sont qu’un élément du décor et non les protagonistes de la romance.

Et si on misait sur le décalage entre l’horreur et le sentiment amoureux, en racontant l’histoire d’un zombie épris d’une vivante ou l’inverse ? Une sorte de Twilight version zombie ? Cela ne va pas plaire à tout le monde…

Cette idée est utilisée dans le roman Warm Bodies de Isaac Marion (Vivants en V.F.) et son adaptation cinématographique éponyme, où un zombie tombe sous le charme d’une vivante.

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2. Les zombies sont nos amis, il faut les aimer aussi

Si les zombies peuvent éprouver des sentiments, alors ils ne sont pas si différents des vivants. Et si on en faisait nos amis ?

Dans la série In the Flesh et le film Fido, l’apocalypse passée et les zombies maîtrisés, on décide de les réintégrer à la vie de tous les jours.

Dans Fido, de Andrew Currie,  ils sont domestiqués et servent les vivants.

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Dans la série britannique In the Flesh, les vivants tentent de réintroduire les zombies parmi eux en leur administrant un médicament qui, bien que restaurant leur personnalité, ne règle pas pour autant leur état physiologique, puisqu’ils demeurent des cadavres ambulants.

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Les morts se maquillent et portent des lentilles de contact pour se fondre dans la masse des vivants, mais des tensions subsistent entre les deux camps.

Pour faire un parallèle, penchons-nous sur les romans de Charlaine Harris, La Communauté du Sud, et leur adaptation en série TV, True Blood.

Ils revisitent le thème des vampires d’une manière assez similaire : ceux-ci s’intègrent peu à peu à la société en consommant du sang de synthèse, ce qui leur permet de ne plus avoir à tuer des humains pour survivre.

Aborder le thème de l’acceptation de créatures surnaturelles au sein de la communauté humaine est d’autant plus intéressant que l’action se place, pour les deux cas, dans un milieu rural plutôt réac.

La ressemblance avec la série d’HBO s’arrête là cependant.

In the Flesh est en tout cas la bonne surprise du moment en matière de productions zombies originales, et donne un nouveau souffle au genre avec brio.

A travers ces zombies capables de ressentir des émotions, des problèmes de société sont traités, comme la tolérance face à la différence, l’intégration des minorités, la réinsertion, le fanatisme religieux…

 

CONCLUSION

On constate de multiples façons de « personnaliser » les zombies.

Quelques-unes sont listées dans cet article mais, bien sûr, il existe d’innombrables œuvres comportant des zombies, et presque autant de zombies différents, car tous ne sont pas de simples copiés-collés du zombie haïtien, du zombie classique à la « Romero » ou du contaminé de 28 jours plus tard.

L’imagination des auteurs/réalisateurs étant sans limite, je suis persuadée qu’on doit trouver des requins-poulpes-zombies de l’espace quelque part…

De plus je n’ai abordé que la personnalisation physique et mentale du zombie, mais on peut aussi renouveler le genre en plaçant le zombie dans un contexte particulier : sur un terrain de football (Goal of the dead), au lycée (La Nuit des loosers vivants), dans un HLM bien craignos (La Horde), dans un univers fantasy (Game of Thrones)…

La bande dessinée The Walking Dead, bien que reprenant les codes de Romero, a également marqué le genre en produisant une véritable saga où l’on suit les survivants sur plusieurs années. Sa version TV est plébiscitée par le grand public, comme par les aficionados de zombies.

Et nul doute que les prochaines générations d’auteurs/réalisateurs innoveront encore de nouvelles façons.

Bref, le zombie n’est pas mort ! 🙂

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Ellia

Nains versus Elfes : qui sont les plus badass ?

Gimli-LegolasAu départ Créatures pittoresques de contes et légendes, grâce à Tolkien, les Nains et les Elfes sont devenus des réguliers dans les univers fantasy, où ils sont souvent représentés en totale opposition.
Opposition physique d’abord : les uns sont sveltes, les autres plus que trapus, mais aussi opposition culturelle : les Elfes, êtres sages, raffinés, évoluent dans de charmantes forêts ou vallées où ils communient avec les beautés de la nature, quand les Nains font bruyamment ripaille, se bourrent la gueule au fin fond de leurs mines sordides, et ne jurent que par l’or.
Si certains représentants de ces deux races se haïssent véritablement, d’autres comme Legolas et Gimli finiront par transformer leur rivalité en chamailleries bon enfant, avec concours de vannes et d’Orcs morts à la clé…

1/Aux origines…

A la base les Nains et les Elfes ont une origine commune, si on creuse un peu leur obscur passé… Ils font partie du petit peuple, au même titre que les fées, les lutins, les farfadets, etc.

Selon les pays et les régions, il existait toutes sortes d’histoires à propos des Nains et toutes sortes de Nains : Nains des champs, Nains des forêts (sans compter les Nains de jardin ha ha)…
Mais concentrons-nous plutôt sur les Nains qui vivent au sein des montagnes, ce sont eux qui ont inspiré Tolkien.
Dans la mythologie nordique, l’univers a été créé à partir du cadavre du géant Ymir : la terre est sa chair, la mer est son sang et les Nains sont… les VERS qui rongeaient sa dépouille (auxquels Odin a accordé une forme quasi humaine et des pouvoirs magiques) ! Miam !
Les Nains étaient associés au royaume souterrain, à la mort, à l’au-delà. Ils ne sont pourtant pas méchants et se révèlent même utiles. Mineurs, forgerons et orfèvres de talent, ils créent des objets magiques pour les dieux d’Asgar.

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Dans Age of Mythology, lorsqu’on joue les Scandinaves,
il vaut mieux prendre des Nains pour extraire l’or,
ils sont plus efficaces que les villageois.

Quant aux Elfes, ils sont en quelque sorte des « Nains de lumière » (et les Nains souterrains sont parfois désignés comme des Elfes noirs). Les Elfes sont en fait plus proches des fées ou des nymphes, divinités mineures de la nature. Certains ont des ailes. Leur beauté est tentatrice mais, comme des fées, il faut s’en méfier.
Si les Nains de fantasy sont restés relativement proches de leurs ancêtres les Nains légendaires, les Elfes par contre ont pas mal changé sous la plume de Tolkien.
Apparaît alors un archétype qui a quasiment occulté l’Elfe original dans la plupart des œuvres de fantasy où ces créatures interviennent.
Ils sont davantage des surhommes que des êtres féériques : plus grands, plus beaux, et ils ne vieillissent pas, par-dessus le marché. ET en plus ils ont les mêmes oreilles que Spock.

Un peu énervants, ces êtres parfaits, non ? C’est en tout cas l’avis des Nains, qui trouvent que c’est NAINporte quoi ! En vérité, qui des Nains ou des Elfes ont le plus la classe ? On vous fait une petite liste (non exhaustive) points forts/points faibles pour tenter de le déterminer !


2/BASTOOON !!

A. TEAM NAINS

Points forts

  • Les Nains sont barbus.
  • Les Nains peuvent dégommer leurs ennemis à la hache ou au marteau, comme de gros bourrins.
  • Les Nains savent festoyer.
  • D’après Le Donjon de Naheulbeuk, au paradis des Nains on peut boire des pintes de bière toute la journée, sans avoir la gueule de bois.
  • D’ailleurs les Nains de Forgefer résistent très bien au givre et au poison, probablement grâce à leurs réserves secrètes de bière ! Une piste pour la science ?

Points faibles

  • Les Nains sont chiants (en particulier à cause des Chiantos) : bourrus, querelleurs et susceptibles.
  • Contrairement à Daenerys Targaryen, les dragons ne sont pas leurs amis.
  • Les Naines n’existent pas ou sont réputées aussi barbues que Conchita Wurst.

Legolas-naineLegolas, habitant une forêt paumée, n’avait encore jamais vu une Naine…

B. TEAM ELFES

Points forts

  • Les Elfes ont l’apparence de l’éternelle jeunesse
    (sauf Legolas qui a vieilli « à l’envers » dans Le Hobbit).
  • Les Elfes ont des oreilles pointues.
  • La langue elfique donne automatiquement à leur voix un timbre suave et sexy.
  • Les Elfes sont nyctalopes (mais en aucun cas des s******).
  • Les Elfes ont inventé le skateboard.
  • Leurs paniers-repas sont écolo.

lembas
Les lembas, ou le pique-nique écologique

Points faibles

  • L’arc est une arme difficile à maîtriser.

elfe-arc

  • L’Elfe aime sortir de grandes phrases, à vocation poétique, impliquant un « soleil rouge »
    et « beaucoup de sang qui a coulé cette nuit ».

Heureusement les Nains ont inventé cet instrument (qui peut aussi servir contre le point qui suit) :

nain-bouche-oreille

  • L’Elfe joue de la flûte…
  • De dos, les Elfes masculins doivent souvent affronter
    des « hep mam’zelle, vous êtes charmante ! »
  • Toutes les capitales des Elfes, de Sang comme de Nuit, sont d’accès très pé-ni-ble dans WoW. Coïncidence ou preuve que les Elfes font tout pour ne pas accueillir de visiteurs ?

Alors, qui sont les plus cool ?

Allez, une petite aide pour mieux trancher !

festin-nains Voici un festin de nains.

salade-elrond
Voici la salade d’Elrond.

Choisis ton camp !

nains-salade

Ellia et Cynthia