Fleurs d’Ascenseurs

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En ces temps troublés, voici un peu d’évasion avec l’interview de Marie, fondatrice de la marque Fleurs d’Ascenseurs, qui propose des tenues et accessoires d’inspiration japonaise.
Bonne lecture !

Mageek : Bonjour Marie ! Peux-tu te présenter pour nos lectrices et lecteurs ?

MarieBonjour, je suis la créatrice de la marque de vêtements et d’accessoires japonisants Fleurs d’Ascenseurs.

Déjà toute petite, je savais que je ferais des vêtements. Pas parce que j’étais hyper fashion, loin de là, mais parce que je ne dessinais que des robes. Pour mon nounours, pour des fées, des princesses… Mon bac en poche, je suis tout de suite montée à la capitale pour intégrer une école de design (Créapole). J’ai ensuite travaillé un an pour une créatrice, repris des cours de marketing, et j’ai été graphiste pour la mode enfant en entreprise, puis pour les grandes tailles en free-lance.

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Qu’est-ce qui t’a poussée à lancer ta propre marque ? Et pourquoi le nom “Fleurs d’Ascenseurs” ?

D’abord, j’étais frustrée de ne pas trouver de vêtements qui rappellent les couleurs des kimonos et des motifs traditionnels que je voyais dans les mangas. Même à Japan Expo, je n’avais rien trouvé mais j’avais remarqué qu’il y avait des petits stands réservés aux créateurs (c’était il y a onze ou douze ans). Pendant une période de chômage, je me suis lancée. J’ai réalisé quelques vêtements pour moi, puis c’est devenu évident. J’ai demandé un stand à Japan Expo et le compte à rebours a commencé. Je me suis mise à coudre et à fabriquer pour l’événement.

Le nom “Fleurs d’Ascenseurs” m’est venu comme ça. C’est poétique, comme un jardin zen qui s’épanouit dans une pièce inattendue. Ça rappelle la nature qui, comme les traditions japonaises, continue d’exister dans le monde moderne.

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Qu’est-ce qui te séduit tant dans le style japonais ?

Les couleurs ! Les tissus des kimonos sont extrêmement riches : ils mêlent de nombreux motifs et on peut compter jusqu’à cinq techniques différentes (tissage, teinture, impression, broderie…) pour un même tissu.

Sinon, les estampes représentant des acteurs ou des courtisanes sont très inspirants. Il y a aussi la culture kawaii, et tous ces mouvements de styles très forts que portent les jeunes Japonais. On y trouve une grande fantaisie et une liberté d’expression qui m’ont marquée ! C’est devenu très banal depuis, mais la vue d’un bonnet à oreilles de chat était, à l’époque, vraiment incroyable. Je voulais absolument retrouver ça dans mes vêtements de tous les jours.

Quels sont les maîtres mots de tes créations ?

Harmonie, confort et invitation au rêve/voyage. Un vêtement est comme une seconde peau. On doit se sentir bien dedans, en harmonie avec son corps et ce qu’on veut partager de soi avec le monde. Les inspirations japonaises doivent nous rappeler quelque chose d’heureux comme un beau voyage.

Comment abordes-tu chacune de tes collections ? 

Lorsque je crée, c’est le tissu et ses couleurs qui me parlent : “Je serai très bien en short ou en robe d’hiver”. Après, c’est la recherche de la forme parfaite, qui soit confortable et mette en valeur le corps des femmes, avec de la fantaisie mais pas trop pour qu’on puisse la porter même au travail. C’est un vrai casse-tête où chaque modèle est construit minutieusement pour répondre à tous les critères que je m’impose. Au final il y a moins de 5 % de mes idées qui voient le jour.

Des vêtements et accessoires qu’on peut mettre tous les jours !

En ce moment je dessine la collection de cet été et j’ai envie de travailler les tissus en indigo. Je voudrais aussi intégrer une estampe japonaise alors je redécouvre les aizuri-e.

C’est une démarche un peu plus artistique avec des recherches, ce qui me permet de sortir de ma bulle. Sinon j’ai peur de tourner en rond à force de m’occuper des modèles “permanents” comme le T-shirt Naoko, que je refais avec une nouvelle couleur à chaque fois, ou la collection « Sakura noir » que l’on me redemande régulièrement.

La collection Sakura noir.

Comment organises-tu ton temps ?

Je fabrique tous les accessoires moi-même dans mon atelier au sous-sol de ma boutique ainsi que les prototypes des nouveaux modèles et, dès que quelqu’un entre, je monte faire la vente.

Du coup l’organisation n’est peut-être pas mon point fort. Je veux toujours faire trop de choses, de nouvelles idées arrivent sans arrêt. Je dois faire le tri car je ne peux pas tout faire. Comme la collection pour hommes que je n’arrête pas de repousser faute de temps.

Des expériences/personnes qui t’ont particulièrement marquée ?

Le Japonais Takuya Angel. C’est en voyant ses créations que j’ai eu le déclic. Toutes les petites pièces de puzzle qui tournaient dans ma tête sans savoir comment s’exprimer ont trouvé leur place quand j’ai découvert son travail.

Le style Takuya Angel.

En février tu as organisé un goûter d’anniversaire dans ta boutique, où les visiteurs étaient encouragés à venir en kimono. As-tu d’autres projets de même acabit, quand les événements pourront de nouveau se tenir ?

Je participe à des conventions et pop-up shops depuis dix ans, et j’ai sauté le pas en lançant une boutique toute seule il y a trois ans, dans le passage du Grand-Cerf, à Paris. Pour fêter cet anniversaire, j’ai décidé de faire quelque chose qui sorte un peu de l’ordinaire. Je voulais donner aux passionnés de kimono une occasion de les porter et de se retrouver, mais aussi encourager les gens à venir en essayer.

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La boutique de Marie, 6 passage du Grand-Cerf à Paris.

Nous nous sommes beaucoup amusés alors je songe à programmer ce genre de choses régulièrement par la suite. Pourquoi pas autour d’autres sorties, comme des hanami, dégustations de thé ou expos !

En attendant, je vous donne rendez-vous sur mon site internet et les réseaux sociaux.

Au plaisir de vous rencontrer !

Pour suivre Fleurs d’ascenseurs :
fleursdascenseurs.com
facebook.com/fleursdascenseurs/
instagram.com/fleurs.d.ascenseurs/

Propos recueillis par Élodie Cure.

Siby Ogawa et Red Ice : le manga en duo

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On continue d’interroger les mangaka français !
Cette fois, zoom sur Siby Ogawa, qui sera aussi présente à Japan Touch. Elle et son époux Red Ice, le scénariste de leur projet commun Drielack Legend, ont bien voulu répondre à nos questions.

Mageek : Bonjour à tous les deux. Comment êtes-vous tombés dans le manga ?

Red Ice : Longue évolution qui a débuté par les deux anime de la fin des années 70, Goldorak et Albator… Puis ensuite une monumentale claque à l’adolescence lors de la première diffusion de Saint Seiya. À partir de là, j’ai commencé à m’intéresser à d’autres mangas que ceux dont les adaptations étaient diffusées sur les chaînes hertziennes. Les jeunes générations ne peuvent pas comprendre ce que cela impliquait à l’époque car à part Akira, nous n’avions rien. Il fallait lire nos mangas en japonais, parfois en trouvant une traduction au format Word sur un Internet balbutiant… C’était une véritable chasse au trésor. Puis l’apogée du manga m’a permis de vivre cette passion plus sereinement. Dès lors, j’ai fait de nombreuses conventions en m’investissant dans des fanzines ou des associations pour la promotion d’artistes aimant la culture manga.

Siby Ogawa : J’ai suivi le même cheminement que Red Ice, je regardais les séries animées de Youpi l’école est fini, Club Dorothée, Minikeums… Je dessinais les héros pour mes camarades de classe. Enfant, je voulais aussi créer mon propre dessin animé, puis j’ai vu une émission sur les différentes étapes de la production d’un anime, impliquant toute une équipe… Je me suis tournée vers la B.D. car je me suis dit qu’avec ce format, je saurais faire l’histoire toute seule.

Quelles sont vos influences ?

Red Ice : Mes influences en tant que scénariste sont diverses… Les romans de Tolkien ou R.A Salvatore, des séries télé comme Game of Thrones, Stargate SG-01, des dessins animés comme Saint SeiyaLes Mystérieuses Cités d’or et j’en passe, des films comme Star Wars ou JFK.

Siby Ogawa : Je suis une grande fan des adaptations de romans par la Nippon Animation (Princesse Sarah, Flo et les Robinson suisses, Pollyanna…) et j’ai une tendresse particulière pour tout ce qui concerne les contes et les mythologies du monde. Les séries de magical girls aussi me plaisent énormément, surtout quand c’est designé par Akemi Takada. Mais j’adore aussi les œuvres de Mitsuru Adachi (Touch, Une vie nouvelle) et Tsukasa Hôjô (City Hunter, Cat’s eyes).

Que pensez-vous de la « scène » manga française ?

Red Ice : Ma foi, je dirais que les fans de manga ne donnent pas assez leur chance au produit français et nous reprochent souvent des défauts qu’ils tolèrent dans les mangas japonais… Ils sont plus exigeants envers le manga français qu’ils ne le sont envers le manga japonais tout en refusant de comprendre les difficultés éditoriales occidentales. Parfois c’est décourageant.

Siby Ogawa : Je suis contente que le manga français prenne de l’essor aujourd’hui, mais j’ai l’impression que mon style ne plaît pas assez à la jeune génération. J’avais été assez découragée quand les lecteurs de manga au début des années 2000 disaient que les français n’arriveraient jamais à faire comme les mangaka japonais. Et je suis encore plus tombée des nues quand il y a eu un engouement pour les manhua et manhwa qui n’étaient pourtant pas plus aboutis que certaines créations françaises d’influence manga.

Quel est votre parcours artistique ?

Red Ice : On ne peut pas vraiment dire que j’ai un parcours artistique. À la base, je suis plutôt scientifique et je travaille dans la santé publique. J’ai écrit quelques scénarii de jeux de rôle, quelques fanfictions, rien de plus.

Siby Ogawa : Pour tout ce qui touche au dessin, je suis autodidacte. Les écoles privées étaient trop chères et les Beaux-Arts m’ont refusée. Mais j’ai évolué au sein d’associations de fans de manga à partir de l’université et en faisant du fanzinat. C’est ainsi que j’ai développé mon style. Et en parallèle j’ai réalisé des portraits manga dès 2000, en faisant du semi-réalisme à la Tsukasa Hôjô.

Comment est né Drielack Legend ?

Red Ice : Lors de parties de jeu de rôle, il y a plus de vingt ans, avec des amis… L’antagonisme de mon personnage d’elfe assassin et celui d’une prêtresse incarnée par MJMahyar ont fait germer en moi l’idée d’une histoire plus complexe autour de ces deux personnages. L’histoire a mûri en même temps que je rencontrais ma futur épouse dessinatrice. Nous avons ensuite décidé de nous lancer dans une aventure de création de couple.

Comment avez-vous concrétisé ce projet avec les éditions Yüreka ?

Red Ice : Nous avons commencé à poster sur un site de partage de mangas en ligne. C’est Yüreka qui nous a contactés pour nous proposer de nous éditer.

Comment est-ce que vous travaillez tous les deux ? Est-ce que vous modifiez l’histoire/les dessins après concertation, parfois ?  

Red Ice : J’écris l’histoire et les dialogues. Mon épouse fait le découpage et la mise en scène par rapport à mes descriptions… Il est assez rare que l’on modifie l’histoire mais parfois Siby me fait remarquer des impossibilités ou improbabilités et de mon côté parfois je lui demande de changer quelques dessins car cela ne correspond pas assez à ma vision. Souvent, c’est un manque de précision dans mes descriptions, il est difficile de décrire parfaitement une scène visualisée et peu probable qu’un lecteur l’imagine de façon parfaitement identique… Tout est dans le compromis.

Siby Ogawa : Depuis le tome 2, nous avons fait appel à Neoyaya pour dessiner les décors, car j’ai toujours un peu de mal avec la perspective et les détails, vu que je préfère souvent le minimalisme, ce qui ne correspond pas du tout à l’ambiance de Drielack Legend. Donc, quand je prends le script de Red Ice, je fais des story-boards et j’indique à Neoyaya toutes les cases où il y a des décors à faire. Ainsi, je n’ai plus qu’à poser les personnages dessus avec quelques ajustements. Bien sûr, des fois, je n’ai pas d’inspiration au moment du story-board et donc, je dessine en roue libre instinctivement avec le stress de ne pas avoir assez de temps.

Quels sont vos projets à venir ?

Red Ice : Pour ma part, je n’en ai pas vraiment… Une idée de nekketsu dans un monde far-west mais qui n’aboutira jamais.

Siby Ogawa : J’aimerais peut-être revenir sur mes anciens projets de manga plus shôjo. Mais en attendant que Drielack Legend finisse, je vais développer un peu plus mes vidéos de correction de dessins ou de speed painting sur ma chaîne YouTube.

Pour suivre Siby Ogawa :
http://www.siby-ogawa.fr
www.facebook.com/Siby.Ogawa/

Propos recueillis par Célia.

Une mangaka française : Nobuko Yann

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Nous sommes parties à la rencontre d’une mangaka de chez nous !
L’occasion peut-être, pour vous, de découvrir son parcours et son univers avant de la rencontrer à Japan Touch le week-end prochain, sur le stand des éditions Yüreka. Elle y présentera Daichi no Akane, son shôjo sportif.

 

Mageek : Bonjour, Nobuko ! Comment es-tu tombée dans le manga ?

Nobuko : Je fais partie de la génération Club Dorothée et c’est donc tout naturellement que je suis tombée amoureuse de la japanim’ et du manga, pendant l’enfance.

Quelles sont tes influences ? 

Au départ, j’ai été très influencée par Akira Toriyama (Dragon ball) et divers shônen. En grandissant et en découvrant d’autres genres, Masakazu Katsura (Video Girl Ai) ou Yuu Watase (Fushigi Yugi) m’ont également beaucoup inspirée. Plus récemment, je citerais Naruto et Kuroko’s basket.

Que penses-tu de la « scène » manga française ?

Je trouve ça génial ! Ça donne une nouvelle dimension au manga. Ça prouve aussi que même si cette forme de B.D. ne vient pas de chez nous, on peut la reprendre à notre manière. Pour le moment, je suis un très mauvais exemple du manga français parce que toutes mes histoires se passent au Japon mais les projets à venir changeront la donne…

Par contre, c’est dommage que le manga français ne soit pas plus populaire auprès des lecteurs. Les gens ont souvent peur de l’inconnu et la plupart du temps, quand une grosse maison d’édition lance une grosse production, c’est du manga japonais. Donc, difficile de faire changer les mœurs. 

Quel est ton parcours artistique ?

Je n’en ai pas. Je suis autodidacte depuis toute petite. J’ai commencé, à six ans, par recopier tout ce que je voyais à la télé et au fur et à mesure, avec le temps, j’ai développé mon propre style.

Comment est né Daichi no Akane

D’une anecdote ! En pratiquant deux sports (le volley et le basket), je me suis retrouvée au beau milieu d’un conflit où deux personnes défendaient chacune celui qui avait leur préférence.
C’était presque drôle. J’aime ces deux sports et j’ai voulu, à travers ce manga, en finir avec ce conflit en développant le lien d’amitié qui unit les deux protagonistes. Et puis parler de compétition mais avec une petite touche romantique pour pimenter le tout. Sinon, ce ne serait pas un shôjo ! (rires)

 

 

Et donc, comment as-tu concrétisé ce projet avec les éditions Yüreka ?

J’ai découvert Yüreka sur une plate-forme gratuite de lecture de mangas où je publiais des planches. Ils recherchaient un mangaka « shôjiste » et je les ai contactés pour leur présenter Daichi no Akane. Le projet les a emballés et c’est ainsi que nous avons démarré l’aventure !

Comment est-ce que tu travailles, de manière générale ?  

Premièrement, j’écris le scénario que je découpe en tomes. Chaque tome contient des chapitres avec une certaine ligne directrice.
Puis, je rajoute sur les planches des idées ou des situations qui me viennent à l’esprit pour telle ou telle scène. Je brode avec de l’humour (ou pas) tout en veillant à ne pas m’éloigner de l’idée de départ.

Enfin, quels sont tes projets en cours/à venir ?

J’ai déjà plusieurs projets en cours :

  • HG-DNA-46 XY (shônen) : deux tomes sont déjà en vente (le tome 3 est en cours).
  • 365 jours, pour te rendre heureux (yaoi) : one-shot déjà en vente également.
  • 365 jours, Masato No Mikuni-kun (yaoi) : un tome (en cours).
Et quelques projets à venir :
  • Tomoe Gozen, femme samourai (one-shot historique).
  • Nous sommes pompiers (one-shot).
  • Recto/Verso (one-shot).
  • Airsoft (série shônen en collaboration avec un scénariste).

Pour suivre Nobuko : 
@Nobukomangas
nobukomangas.wordpress.com

Propos recueillis par Célia.

Nunaya, YouTubeuse Asie, voyages, beauté, lifestyle…

Voici un petit bonus web dans la continuité de notre hors-série spécial Japon et Corée du Sud !
Nunaya, si vous ne la connaissez pas, est une YouTubeuse qui a vécu quelques années en Corée du Sud et en profite pour décortiquer le pays et ses coutumes, en toute franchise. Elle a bien voulu parler avec nous cultures asiatiques, mais aussi YouTube au féminin, mode kawaii, mangas, jeux vidéo et cinéma coréen…

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Mageek : Hello Nunaya !

Nunaya : Bonjour à toute l’équipe !
Tout d’abord, je dois dire que je trouve votre initiative excellente et que j’ai pris beaucoup de plaisir à lire votre magazine !

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Peux-tu nous présenter ta chaîne en quelques mots ?

J’ai créé ma chaîne en 2014 avec le désir de partager mon expérience d’expatriée en Corée du Sud. À l’époque, il y avait encore peu de chaînes sur le sujet et, étant moi-même à la recherche d’informations avant mon départ, je me suis dit que je trouverais sans doute mon public.
Sur ma chaîne, vous trouverez plusieurs catégories de vidéos : des vlogs, des vidéos « pratiques », des témoignages et aussi quelques revues de produits asiatiques.

Dans notre hors-série, nous parlons des différences et similitudes entre le Japon et la Corée du Sud, du point de vue d’une touriste. Toi qui as réellement vécu dans les deux pays, quels sont les points communs et les divergences qui t’ont interpellée ?

C’est une question que l’on m’a souvent posée et à laquelle j’ai, aujourd’hui encore, beaucoup de mal à répondre. En effet, je n’ai passé que six mois au Japon contre trois ans et demi en Corée du Sud. Ma perception des deux pays n’est donc pas du tout égale.

Ce que je peux dire, malgré tout, c’est que les Coréens sont beaucoup plus faciles à aborder que les Japonais, notamment sur le plan relationnel. Peut-être aussi parce qu’en Corée du Sud, il est facile de trouver des jeunes parlant anglais, ce qui est loin d’être le cas au Japon.

Au niveau des similitudes, je dirais que la culture du « mignon » est tout aussi présente en Corée qu’au Japon, tout comme les similitudes gastronomiques puisque les Coréens ont repris un certain nombre de plats japonais. Une chose aussi que la Corée et le Japon ont en commun et qui frappera tous les Français, c’est ce sentiment constant de sécurité. Les gens sont aimables et serviables, les rues sont propres et le système de transports est parfaitement développé et simple d’accès. Ce sont, à mon sens, les points de comparaison les plus marquants.

Dans tes vidéos, tu abordes de façon très franche ce qui t’a dérangée en Corée (différences culturelles, problèmes de société…). Est-ce que tu as eu l’occasion d’en débattre ensuite avec des Coréens qui suivent ta chaîne ?

J’ai déjà rencontré des Coréens (et même des Japonais et Chinois) qui suivent ma chaîne. En général, ceux qui me suivent me félicitent d’aborder ce genre de sujets et sont souvent « d’accord » avec ma façon de penser. En général, il s’agit de personnes très ouvertes d’esprit, souvent qui vivent ou ont vécu à l’étranger, et qui ont bien conscience des problèmes existants. J’imagine que ceux qui ne comprennent pas ou ne sont pas d’accord ne se manifestent tout simplement pas… En tout cas, je suis toujours très étonnée et heureuse d’avoir de bons retours de la part des personnes directement concernées, car j’ai toujours l’angoisse que mes propos soient mal interprétés. Je ne veux pas juger, mais simplement faire ma propre analyse d’après mes expériences propres.

Qu’est-ce que tu penses de la « scène féminine » sur YouTube ? Est-ce qu’il y a des préjugés, des discriminations envers les femmes qui peuvent décourager à se lancer, selon toi ?

 Je dois avouer que je ne suis pas très branchée « YouTubeuses », ni même YouTube en général. J’ai commencé à suivre certains YouTubeurs « gaming » depuis seulement quelques mois…

Je pense que le plus gros préjugé qu’il existe envers les femmes sur YouTube concerne les youTubeuses beauté ! À croire que les filles ne savent faire que ça ! Mis à part ça, je dirais que sur YouTube, être une jolie fille apporte des vues, peu importe le contenu. C’est la clé de notre génération, le « paraître »… ce qui me désole…

Le danger, pour les filles notamment, ce sont les commentaires haineux qui peuvent parfois être très blessants, surtout lorsque ça touche au physique. J’en ai aussi fait les frais. Maintenant, je prends du recul et j’essaye d’en rire car je sais que c’est totalement plat et gratuit.

Être YouTubeur, et devenir un « personnage public », c’est faire face au meilleur tout comme au pire… Il vaut mieux être bien dans sa tête avant de se lancer car tout peut aller très vite !

On a pu voir, dans tes vidéos, que tu adores tout ce qui est kawaiiQuelles sont les marques de vêtements et accessoires que tu préfères ?

Effectivement ! Je suis tombée dans le kawaii quand j’étais ado ! Pourtant, je ne collectionne pas tant d’accessoires kawaii… Mais ça, je pense que c’est simplement parce que je n’ai pas encore mon petit chez-moi ! D’ailleurs, en parlant de ça, j’ai plein de petites choses trop mignonnes que j’ai reçues de mes abonnés et j’aimerais tellement me faire un joli fond kawaii pour mes vidéos !

Concernant les vêtements, je vais vous avouer quelque chose… Si j’avais 10 ans de moins et que j’avais un physique un peu plus typé « mignon », je serais sans doute devenu une Lolita. J’aurais adoré porter de jolies robes à froufrou rose comme on en voit au Japon ! J’adore les marques comme Baby, the Stars Shine Bright, et dans un registre plus soft, j’adore LIZ LIZA ! Je fais toujours un crochet dans cette boutique lorsque je vais à Tokyo.

Niveau marques coréennes, je dois dire que j’achetais souvent mes vêtements chez Forever 21 et H&M donc…. Par contre, j’avais mes petites boutiques favorites dans les rues d’Ewha. En réalité, je ne suis pas du tout attachée aux marques. Si ça me plaît, j’achète !

Quelles sont tes œuvres japonaises et coréennes préférées (films, anime, dramas, livres, jeux, etc.) ?

J’ai découvert le Japon via les dessins de manga. J’avais des posters de filles sexy de Masamune Shirow sur les murs de ma chambre d’ado sans même encore m’intéresser au Japon. Puis mon premier manga, ça a été Love Hina, recommandé par ma cousine. J’ai adoré le format et l’histoire ! Ensuite est venu Nana ! Ah, quelle époque ! Les mangas, l’anime et le film. J’ai a-do-ré !
Du côté de la Corée du Sud, c’est clairement le cinéma qui m’a le plus attirée ! C’est mon ex-copain, passionné par le Japon, mais aussi grand cinéphile, qui m’a fait découvrir de grands chefs-d’œuvre tels que Old Boy, Memories of Murder, et d’autres films asiatiques également. Depuis, je n’ai cessé d’être accro au cinéma coréen. Dans mon top 10 figurent entre autres : The Chaser, The Game, Our Town
J’ai aussi eu une période Starcraft II, jeu coréen ultra populaire, et j’ai même pu réaliser un petit rêve en assistant à un match en live. J’ai notamment pu rencontrer les ProGamers HerO et INnoVation. J’étais aux anges !

Quels sont tes projets à venir ?

Tout d’abord, mon site web sur lequel j’ai prévu de réaliser des portraits d’expatriés, de passionnés de l’Asie et d’Asiatiques, ayant tous un lien entre la France et un pays d’Asie. Cela me tient à cœur de partager cette passion avec d’autres et de faire découvrir différents parcours de vie.

Ensuite, je travaille actuellement sur un projet dans le cadre de mes études que j’espère voir aboutir. Et pour finir, j’ai commencé la rédaction d’un livre. Mais chut, je n’en dirai pas plus…

Propos recueillis par Célia 

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Dans l’Antre du Côté Obscur, les méchants se tapent l’affiche ! (jusqu’au 27 novembre)

Dans l’Antre du Côté Obscur, un nom mystérieux qui annonce un regroupement tout aussi sombre et étrange. Un collectionneur fou, érudit et geek à la fois, a pu rassembler dans sa caverne aux mille merveilles les œuvres d’artistes actuels qui se sont exprimés dans une envolée lyrique autour du thème des sales types, des vilains, des méchants ! En passant des plus célèbres qu’on affectionne particulièrement à ceux qui sont inconnus mais qui suscitent plein d’intérêt et de méfiance.

À l’âge de l’avènement de l’anti-héro(ïne) dans tous les bons scénarios, les méchants deviennent des icônes charismatiques et fascinantes, qui laissent entrevoir parfois une facette humaine qui en sort contrastée, ou plus vulnérable ou qui se noie dans la folie. Marginaux, hors normes, ils sont à la fois mis au ban de la société et sous le feu des projecteurs.

Dans l’ambiance du Dernier Bar… unique en son genre, les toiles sont réparties de manière inventive et bien trouvée dans tous les recoins.

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Le rez-de-chaussée, là où les geeks soiffards se rassemblent chaleureusement autour de tables dans de grands fauteuils en cuir pour jouer au Munchkin, on peut apercevoir quelques toiles très bien mises en valeur par les effets de lumière

Rien n’a été bouleversé pour l’installation de l’exposition et les toiles viennent s’intégrer discrètement mais efficacement dans le décor du Dernier Bar. Dans la descente d’escalier, un immense Sephiroth trône en bas de la première volée de marche.

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Il semble attendre un mot de passe comme le tableau de la chambre de Gryffondor dans Harry Potter. Au coude du couloir, sur le palier, il est accompagné d’un Alien ultra épuré et esthétisé et d’un magnifique ensemble de collages des super-héros de Batman.

Les propos des artistes sont retranscrits dans un encadré descriptif qui accompagne chaque toile. Chacun s’exprime sur son méchant, et la raison pour laquelle il a choisi de le représenter. Il est dommage qu’il n’y ait pas plus de détails sur les techniques de composition de chaque œuvre.

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Un kirigami géant de Venom nous surplombe. Très impressionnant  d’un point de vue technique mais aussi et surtout parfaitement installé pour l’effet scénographique de l’exposition.

Le premier sous-sol est privatisé pour l’événement vernissage ce soir-là. Les tables ont été poussées et la circulation est plus fluide. Un petit buffet libre est proposé aux invités.

D’entrée de jeu, c’est le vitrail de Cersei Lannister qui saute aux yeux , illuminé par un système de boîte rétroéclairée, la divine méchante nous toise de son regard, un verre de vin à la main (toujours). La salle propose aussi de découvrir d’autres toiles.

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Le deuxième sous-sol est dédié aux œuvres plus imposantes comme cette sculpture massive et de grandes toiles comme le portrait style florentin XVIIIe siècle de Rogue (prof de Défense contre les forces du Mal dans Harry Potter) .

L’exposition est visible jusqu’au 27 novembre 2016, alors allez boire un verre au Dernier Bar d’ici là car ça vaut le coup d’œil !

Exposition jusqu’au 27 novembre, Dernier Bar avant la fin du monde par LES CURIEUSES EXPOSITIONS.

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Interview d’Edouard Noisette sur son œuvre The Shrike appears

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Mageek : Bonjour Edouard ! Peux-tu nous parler de ton parcours ?

Edouard Noisette : J’ai fait les Beaux-Arts et ensuite une école d’animation 3D, j’ai un peu une double casquette en art contemporain et en animation. Au final je n’ai fait ni l’un ni l’autre en sortant de l’école, je suis devenu illustrateur concept-artist en freelance. Depuis, j’ai pu travailler sur pleins de projets comme des web-séries, couvertures de livres, pochettes d’albums…

J’aime beaucoup développer mes projets en racontant mes propres histoires mais j’aime aussi raconter les histoires des autres et c’est ce que je fais en tant que concept-artist. J’aime raconter des histoires complexes sous l’apparence d’un truc second degré. C’est quelque chose que j’adore dans Blade Runner, il y a ce côté très facile d’accès mais plus riche avec une méta-histoire derrière.

Quelles sont tes références  ?

Majoritairement des références cinéma fantastique et de science-fiction : Blade Runner, Star Wars, Akira. Mes références S.-F. littéraires sont Dune, Asimov, je suis un grand fan d’Histoire et de grandes saga étendues.

Pourquoi exposer cette création en particulier ?

Cette illustration représente une scène d’Hypérion de Dan Simmons. C’est un livre que j’ai lu étant étudiant, et qui m’a sidéré. Sorti en 1991, il avait à la fois une scénario proche d’Alien avec des créatures indestructibles qui poursuivent le héros, et toute une réflexion sur le futur des machines, l’intelligence artificielle, internet… Il y a littéralement des smartphones ! Un bouquin complètement visionnaire, tout en ayant ce côté S.-F. classique punk.

L’œuvre ici exposée représente une scène décisive qui arrive au climax du 3e livre. C’est l’ouverture du tombeau du temps et l’apparition du Shrike, une créature surpuissante. Une confrontation entre les machines qui est peut-être à l’origine du Shrike. Des pèlerins sont envoyés en mission pour enquêter sur le phénomène et tenter de bouleverser le cours des choses. En toile de fond, il y a une guerre qui se déroule entre différentes branches de l’humanité. Une branche qui est restée très proche de notre civilisation qui se déplace grâce à des portes de téléportation entre les planètes, et à côté, d’autres humains qui sont partis dans l’espace et ont évolué en créatures de l’espace.

Quels sont tes futurs projets ?

Je travaille sur un projet de film noir fantastique, dans un univers années 30 un peu série B avec des créatures horrifiques. L’Appel de Chtulu est l’ambiance que je recherche un peu par exemple.

Pour continuer à plonger dans l’univers d’Edouard Noisette :

www.edouard-noisette.com
www.artstation.com/artist/silber

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Le Tribal Geek Festival : quand la danse devient geek

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Le Tribal Geek Festival est né de l’imagination de deux artistes de danses orientales et tribales, Clélia et Louna.
Leur amour pour la culture geek leur a donné l’envie de créer un festival atypique avec, entre autres, un spectacle où les elfes côtoient les zombies et le Docteur ainsi que des ateliers de danse, de maquillage, de jeu de rôle…
Mageek a pu les interviewer et obtenir un avant-goût de ce qui attendra le public les 11, 12 et 13 novembre prochains…

 Clélia, à gauche, et Louna, à droite, ont répondu à toutes nos questions.

Mageek : Bonjour Louna et Clélia !
Comment vous est venue l’idée du Tribal Geek Festival ?

Nous sommes toutes les deux danseuses, professeurs et chorégraphes spécialisées en danses orientales et tribales sur Paris et sa région. L’idée est venue de Clélia qui souhaitait lier ses deux passions : la danse et la culture geek. Il y a plus d’un an, elle a proposé à Louna, qui elle aussi est fan de culture japonaise, de la rejoindre sur ce projet.

Pouvez-vous présenter le festival ?

Le festival se déroulera sur trois jours : les 11, 12 et 13 novembre. Durant ces trois jours, il y aura vingt-deux heures de stages de danse qui s’adressent aux personnes déjà initiées à la danse tribale et/ou orientale, la danse tribal fusion étant une variante moderne de la danse orientale qui met l’accent sur les contractions et les isolations de différentes parties du corps, comme en hip-hop.

Pour ceux qui ne pratiquent pas la danse, il y aura également deux ateliers maquillage (féerique et zombie), un atelier création d’accessoire (ceinture, headband, etc.) et deux initiations au jeu de rôle.

Durant les trois jours, sur le lieu des stages, des vendeurs tiendront des stands de vente de bijoux, costumes, accessoires, etc. de danse tribale.

Le samedi 12 novembre, à 19 h 30, aura lieu un spectacle de danse avec différents artistes de renommée internationale. On débutera par un pré-show feu et danse devant l’entrée du théâtre, puis le spectacle d’une durée de deux heures environ commencera à 20 h 30.

Le dimanche 13 novembre à 20 h, nous organisons également une scène ouverte aux danseurs amateurs souhaitant présenter une création en rapport avec le thème du festival. Le but étant de clôturer l’événement de manière conviviale.

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Petit aperçu des danseurs/personnages que l’on pourra admirer sur scène.

Qu’est-ce qui fait que la danse tribale/orientale et les univers geeks se marient bien, selon vous ?

La danse tribal fusion porte bien son nom car elle « fusionne » différents styles de danses comme l’orientale, bien sûr, mais aussi le hip-hop, les danses tsiganes, indiennes, flamencas ou encore le modern jazz ou la danse contemporaine. Les choix de costumes et de musiques sont très éclectiques et offrent ainsi une grande place à l’imagination et à l’interprétation de différents univers tels que ceux issus de notre culture populaire.

Comment avez-vous choisi les artistes, écrit les spectacles ?

Nous avons choisi certains artistes par affinités, mais surtout parce que nous aimons leur travail, leur technique et ce qu’ils dégagent sur scène. Tous ceux que nous avons contactés étaient contents de participer à ce projet et de jouer le jeu d’incarner un personnage ou un univers dont ils ne sont pas forcément familiers, et certains d’entre eux aussi geeks que nous ont même été force de propositions.

Le spectacle a surtout été écrit par Clélia et son mari Julien. Il a demandé beaucoup de réflexion et ce fut parfois un vrai casse-tête pour calculer les temps de changements de costume et de maquillage, certains artistes faisant plusieurs passages, tout en gardant une cohérence dans l’enchaînement des différents tableaux.

Comment se passeront les stages de danse proposés ?

Un stage de danse dure deux heures et ils sont répartis sur les trois jours du festival, à la Juste Debout School dans le 20e. Ils sont accessibles aux personnes pratiquant déjà les danses orientales ou tribales. Il y en a pour tous les goûts, aussi bien dans les thèmes proposés que dans le choix des intervenants.

Et enfin, quelles sont vos œuvres geeks préférées ?

Louna : Princesse Mononoke, Nana, Sailor Moon, Tomb Raider, Zelda, Game of Thrones, Star Wars (IV, V, VI et VII)…

Clélia : La trilogie Le Seigneur des Anneaux de Peter Jackson, Game of Thrones, Misfits, Matrix (le premier bien sûr), le manga Berserk, les B.D. Elfes, Sláine, Arawn et Le Donjon de Naheulbeuk, le jeu vidéo Fable (les 2 et 3), Le Voyage de Chihiro, mais aussi des œuvres plus anciennes comme L’Histoire sans Fin, Willow, et tellement d’autres encore 🙂

Propos recueillis par Célia

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Pour plus d’informations :

Tribal Geek Festival
11, 12 et 13 novembre
MPAA / Saint-Germain
4 rue Félibien, 75006 Paris
Métro Mabillon ou Odéon
http://www.tribalgeekfestival.com

Disneybound, entre mode et cosplay

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Vous êtes peut-être déjà familier des Get the look, ces assemblages de vêtements et d’accessoires qui pullulent sur les tumblr et autres blogs, et proposent aux fans des relookings en figures connues de la pop culture (c’est d’ailleurs dans ce même esprit que nous composons les pages mode de Mageek !)
Mais connaissez-vous le phénomène Disneybound ? Lancé sur la Toile par Leslie Kay sur son blog, disneybound.co, il consiste à s’inspirer d’un personnage Disney pour se vêtir.
Nous avons pu interviewer Mélanie, qui pratique régulièrement le Disneybound. Retrouvez ses looks, ainsi que ceux d’autres Disneybounders sur la page facebook française, dédiée au phénomène : www.facebook.com/disneyboundfr

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Mélanie en Pocahontas baroudeuse, avec des boucles d’oreilles raton laveur !

Mageek : Bonjour Mélanie ! Comment as-tu découvert le phénomène Disneybound et qu’est-ce qui t’a incitée à y participer ?

Mélanie : J’ai découvert le Disneybound il y a plus d’un an. Je faisais des recherches sur le cosplay pour les besoins d’une page facebook que je gère, quand je suis tombée sur des photos de Léo Camacho et sa compagne Sarah Sterling. J’ai littéralement flashé sur eux et sur leur style de tenues qui rappelaient les personnages Disney d’un simple coup d’œil ! J’ai fait des recherches sur cette drôle de pratique, puis j’ai décidé de me lancer aussi !

Comment choisis-tu tes Disneybounds ? Tu t’inspires de tes personnages préférés ?

Au début, je me concentrais sur mes personnages favoris comme les Aristochats, les personnages de Là-Haut mais, maintenant, je réalise des Disneybounds très variés ! Je fais des Disneybounds de groupe avec des amis (donc pas forcément inspirés de mes films préférés) et je choisis aussi des personnages selon ce que je trouve dans mon placard. Souvent, j’ai des lueurs du type « Tiens, je crois que j’ai tout pour faire tel personnage », mais ça m’arrive aussi, après avoir vu des Disneybounds d’autres personnes (qui m’inspirent) de me lancer sur des personnages qui ne me viendraient pas à l’esprit en temps normal.

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Toy Story, une idée plutôt originale, avec l’étoile de shérif en bague.

Est-ce que tu réalises tes Disneybounds avec des pièces que tu possèdes déjà ou est-ce que tu achètes des vêtements exprès ?

Au départ, je faisais avec ce que j’avais en me disant que je n’achèterais rien tant que je pouvais me débrouiller avec ce que contient mon placard et finalement… on se prend au jeu. Le Disneybound m’a surtout permis de changer de style dans la vie de tous les jours et d’oser porter des couleurs que jamais je n’aurais imaginé avoir dans ma garde-robe (je pense notamment à mon pantalon rouge ou à mon petit haut jaune). Je porte aussi, grâce à cela, plus de robes et de jupes. Finalement le Disneybound m’a permis de me libérer niveau vestimentaire. Personnellement, je n’achète rien que je ne reporterai jamais et j’essaie d’acheter des choses sans trop dépenser. D’ailleurs, j’ai de la chance car un Primark s’est installé près de chez moi. Enfin, je ne sais pas si mon porte-monnaie vous dira que c’est une chance !

Tu réalises tes bijoux toi-même, comment t’y prends-tu ?

Effectivement, j’essaie de réaliser le plus d’accessoires possible moi-même. Des serre-têtes que je customise, des nœuds que je fais avec des rubans et des bijoux en pâte polymère (Fimo). J’adore accessoiriser, c’est pour moi capital pour un Disneybound et la Fimo permet de créer vraiment tout ce que l’on souhaite : des boucles d’oreilles lampes d’Aladdin, un pendentif coquillage pour Ursula, etc. Je laisse vraiment libre cours à mon imagination.

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La rose de la Bête et le chandelier, parfaits bijoux pour compléter le look !

Est-ce que ton entourage (collègues, famille) reconnaît tes Disneybounds ?

Je l’espère ! En temps normal, je peaufine vraiment le look pour que ce soit reconnaissable au premier coup d’œil. Pour moi, c’est ce qui fait qu’un Disneybound est réussi. Après, il faut être reconnaissable sans passer pour un cosplayeur.

Sur Internet, j’accompagne la plupart des photos de mes Disneybounds d’une image du personnage qui me sert de base, pour que ce soit plus flagrant.

La plupart du temps, je porte mes tenues quand je vais à Disneyland Paris et j’aime beaucoup faire des photos avec les personnages dont je me suis inspirée ! C’est très flatteur quand les personnages, les employés du parc ou même les autres visiteurs reconnaissent le Disneybound !

Un petit mot sur la communauté des fans Disney ? Qu’est-ce qui motive autant de personnes à participer à ce phénomène, selon toi ?

Un seul mot sur la communauté ? Je dirais la passion ! Parce que les fans de Disney se ressemblent tous un peu au fond, on est tous passionnés par cette magie ! Et Dieu sait qu’en ce moment on a besoin d’un peu de magie pour réchauffer nos cœurs. Pour en revenir au sujet, le Disneybound permet de faire des clins d’œil au monde de Disney et d’assumer sa fan attitude. Sans forcément être très accessoirisé, on peut très bien porter ces tenues dans la vie de tous les jours sans passer pour un fou (oui, parce que, vu de l’extérieur, nous, les fans de Disney on passe quand même pour des gens un peu bizarres). Et puis je trouve que le Disneybound permet de se lâcher et de se faire plaisir sans forcément avoir à dépenser des sous ! J’ai déjà converti (de force ou presque) ma famille et mon chéri. J’espère pouvoir montrer aux gens que le Disneybound c’est vraiment fun !

Est-ce que tu as déjà pensé à faire du cosplay ?

Alors non, absolument pas, cela prend vraiment énormément de temps et, entre la vie privée et professionnelle, je n’ai pas une minute à moi ! Par contre, je suis vraiment fascinée par les cosplayeurs, leur travail est vraiment époustouflant !

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Mulan et son pendentif Mushu, le dragon foufou.

Propos recueillis par Ellia.

Interview Corin Nemec (Parker Lewis, Stargate…)

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Il est l’ambassadeur du cool pour toute la génération Club Dorothée qui l’a découvert avec Parker Lewis ne perd jamais, sitcom relativement géniale qui a atterri dans nos téléviseurs français, dans les années 90. Mais Corin Nemec, que d’autres ont connu grâce à Stargate SG1, est aussi un comédien à l’humour assez fin, assez malin pour vivre de ce qu’il aime faire dans la vie.
Présent à Paris Manga le 4 octobre dernier, le beau gosse a accepté de répondre à ces questions qui nous taraudent depuis des années. 

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Mageek : Il y a beaucoup de fans de Stargate qui viennent ici à Paris Manga pour vous voir dans ce cadre, mais saviez-vous que la plupart des Français vous connaissent pour la série Parker Lewis ?

C.N. : Oui ! J’étais même au courant de l’énorme succès de la série en France avant même d’avoir l’occasion de venir chez vous. Ça a très bien marché en France mais pas seulement, Parker Lewis a également réalisé de très bons scores en Allemagne, en Italie et en Espagne. Et vous n’allez pas me croire, mais c’était aussi devenu le show numéro un en Israël ! C’était incroyable ! La production m’a dépêché là-bas pour assurer la promotion, c’était au moment de la troisième saison, mais ils étaient encore en train de diffuser la première saison là-bas. Ce qui est fou, parce qu’aux États-Unis la série était sur le point d’être stoppée. Heureusement, ils ne l’ont pas stoppée avant que je me rende là-bas ! Imaginez la situation, j’étais en Israël en train de déguster ma célébrité, alors que je savais que la série allait s’arrêter.

Pourquoi vouloir stopper la série si elle marchait aussi bien ?

Ce qui s’est passé, c’est que Rupert Murdoch a mis la main sur la Fox après la saison 2. C’est à ce moment-là que la série a subi d’énormes modifications. Entre la saison 2 et 3, on a perdu des personnages, des intrigues mais surtout, le style a énormément changé, après qu’ils ont viré les anciens producteurs et remplacé tout le staff. Ils voulaient que notre série ressemble à 90210 Beverly Hills. Je me rappelle même que les producteurs disaient que les épisodes de Parker Lewis n’avaient aucun sens. Alors que précisément, c’est ce non-sens qui faisait tout le sel de la série ! Tout ce qu’on avait à faire, c’était entrer et sortir des casiers, faire bouffer un poisson à Kubiac et c’était plié !

Parker Lewis est basé sur le film de John Hughes, La Folle Journée de Ferris Bueller, qui est culte aux États-Unis, mais ce qui est drôle c’est que ce film est relativement inconnu ici. Et pourtant, tout le monde connaît encore Parker Lewis.

Je sais, et il faut aussi savoir que les producteurs du film ont essayé de lancer une série officiellement issue de Ferris Bueller, je me souviens qu’on était en compétition avec eux. Mais ils n’ont fait que 6 épisodes et ont été décommandés. C’est vrai que nous étions aussi rattachés à ce film, mais dans un style très différent. Et finalement, c’est Parker Lewis qui a gagné, Parker Lewis ne perd jamais !

Comment avez-vous appréhendé le rôle à l’époque ? Ce n’était pas trop angoissant de marcher sur les traces de Matthew Broderick ?

Non, pas du tout, parce que comme je l’ai dit, Parker Lewis n’avait presque plus rien à voir avec Ferris Bueller. Donc je n’y pensais pas, Parker Lewis était un concept tout à fait nouveau, frais et original. Et j’ai eu le rôle après avoir joué dans un show télé avec Eddie Murphy qui s’appelait What’s Alan Watching?. C’est CBS qui avait produit cette comédie, un truc très étrange qui parlait d’un gamin qui interagissait avec la télé et entrait en contact avec le public. J’étais très jeune quand je l’ai fait, je devais avoir 15 ans. Et il se trouve que les producteurs de Parker Lewis étaient des fans malades de ce show. Et donc quand ils ont eu le feu vert de la Fox pour lancer leur série, ils n’ont pas hésité une seule seconde et ont décidé que ce serait moi qui aurais le rôle principal. Pourtant, ma seule expérience d’acteur, mis à part ça, était Webster, une série à propos d’un gamin noir adopté par une famille blanche. Je jouais le cousin du héros principal. Et j’avais gardé un souvenir tellement atroce de ce tournage, sûrement dû au style de ces comédies, les sitcoms. Les caméras multiples et la rengaine « réplique, réplique, blague » qui se répète sans cesse. Je ne suis pas inspiré par ce système et je n’ai pas ce rythme, il faut que je croie un minimum à la situation que je joue. Et sincèrement, quand ils m’ont choisi pour Parker Lewis, je ne voulais pas le faire ! Mais ils m’ont promis que ça n’aurait rien à voir avec ça, et que ce serait beaucoup moins formaté. Leur référence cinéma était Three O’Clock High (3 heures, l’heure du crime), et il se trouve que j’adorais ce film ! Donc, avec cette référence, ils ont immédiatement réussi à me mettre en confiance.

Le personnage de Parker Lewis est génial, mais soyons honnêtes. Ce n’est pas un mec très sympa et il est souvent assez manipulateur. Est-ce que vous avez gardé certaines de ses techniques pour obtenir ce que vous voulez dans la vie ?

Non, je dirais que les moments dans ma vie où j’ai été le plus manipulateur, c’était quand j’étais producteur. Parce qu’il faut parfois être assez retors et calculateur pour faire en sorte qu’un projet décolle. Mais non, ça ne m’a jamais influencé plus que ça. Le seul genre de calcul que je fais dans la vie, c’est pour amener mes potes chez moi pour des soirées surprises.

On vous a récemment vu dans un autre registre, notamment dans des films catastrophes débiles comme Jurassic Attack, Lake Placid vs. Anaconda

Ne parlons pas de Jurassic Attack, OK ? C’était un accident.

Vraiment ? Et Robocroc ?

Non. Ça, ce n’était pas un accident. Et le meilleur que j’ai fait, c’est Sand Sharks, qui est énorme, j’ai été producteur sur celui-là.

C’est donc un choix artistique personnel de jouer dans ce type de films ?

Oui, je prends mon pied, c’est vraiment quelque chose de très fun à faire. Quand mes potes et moi avons eu l’occasion de travailler sur Sand Sharks, l’autre kif, ça a été d’apprendre que ce film est devenu le deuxième plus joué après Sharknado sur SyFy. On est un peu le cousin adoptif moche de Sharknado, ce qui est encore plus marrant, finalement.

Ce n’est pas la première fois qu’on vous voit à Paris Manga. Vous appréciez de venir ici ?

Évidemment, qui serait assez stupide pour ne pas apprécier de venir ici ? Paris est magnifique et Paris Manga super sympa. Sauf peut-être les bars à Paris, qui ferment beaucoup trop tôt ! Mais bon, j’ai refusé un rôle pour venir ici. À l’origine, je devais aller dans le Montana jouer dans un film qui raconte l’histoire de deux chiens qui veulent remettre leurs propriétaires respectifs ensemble, ça s’appelle Puppy Love. Mais pour tout vous dire, je me fais plus d’argent en venant ici et puis c’est la France ! Vous croyez que j’ai hésité longtemps entre aller dans le Montana et venir en France ?

Propos recueillis par Constantin Berthelier