Giant Days tome 1

 

Giant Days tome 1

Par John Allison (scénario) et Lissa Treiman (dessins) . Éditeur : Akileos. Prix : 10 euros.

Susan, Esther et Daisy partagent une chambre dans un campus britannique. On suit les aventures burlesques de ce trio, entre petits échecs et gros délires qui rappelleront sans doute à certaines leur quotidien étudiant (ou leurs vertes années ^^).

Les personnages

GD-characters.jpg

Susan est une étudiante en médecine cool mais fière, légèrement hipster sur les bords, qui fume clope sur clope… et aime rendre la justice ! Un certain McGraw (qu’elle hait) la suit partout, pour de mystérieuses raisons…

Esther est une midinette gothique, fascinante, drôle et séduisante… mais sans doute un peu trop délurée pour suivre correctement ses cours de lettres et mener une vie sentimentale « normale ». Elle préfère les amours compliquées au gentil Ed.

Daisy a passé toute sa scolarité à domicile alors elle découvre le monde en même temps qu’elle découvre le campus. Elle est aussi adorable que naïve, ce qui lui vaut de se laisser entraîner dans de drôle d’histoires… Elle se pose tardivement des questions sur sa sexualité.

Mes impressions

Avant de m’envoyer le tome 1, l’éditrice m’avait décrit Giant Days comme un mélange entre la série Girls et les comics Scott Pilgrim. Après lecture, la comparaison me paraît assez juste. Un peu de Girls pour les filles qui se cherchent, dans une période entre deux âges où le chemin à prendre peut sembler flou, pas mal de Scott Pilgrim pour l’humour décalé et branché, qui donne un ton bien particulier.

Giant Days aborde des thématiques familières pour les jeunes d’aujourd’hui à travers des péripéties où le gag l’emporte souvent sur le réalisme. Cela procure à l’ensemble une impression de légèreté sans pour autant nuire à l’identification du lecteur ou de la lectrice. La B.D. traite ces différents sujets sans tabou, mais pas de manière dérangeante. Vous l’aurez compris, on ne retrouvera pas l’acidité de Girls ici, on est dans une démarche d’œuvre générationnelle également, mais plutôt feel-good !

Nos héroïnes sont, bien sûr, fort différentes, mais toutes les trois très attachantes. L’auteur a su éviter la caricature (oui, il y a une gothique, mais ce n’est pas la cynique de service, ouf !). Contrairement à Girls, qui se focalise beaucoup sur l’égocentrisme et le narcissisme de ses personnages, Giant Days met surtout en avant l’amitié qui les unit. Les petites vannes qu’elles s’envoient sont toujours teintées d’affection. Les personnages secondaires ne sont pas non plus dénués d’intérêt et je suis assez curieuse de les voir évoluer, ainsi que les relations qu’ils entretiennent avec nos trois héroïnes (Ed sortira-t-il de la friendzone ? Que va-t-il se passer entre Susan et McGraw ??).

Bref, une bonne série que j’ai hâte de poursuivre et que je vous encourage à découvrir !

Célia

 

 

 

 

 

Lady Mechanika, tome 1

501 LADY MECHANIKA T01[BD].indd

Lady Mechanika, tome 1

Créé, écrit et dessiné par Joe Benitez. Couleur : Peter Steigerwald. Éditeur : Glénat Comics. Prix : 12,99 euros.

Dans un XIXe siècle rétrofuturiste sévit Lady Mechanika, sorte de super-héroïne aux prothèses mécaniques qui résout des affaires et, au passage, tatane des monstres. Au cours de l’une de ces enquêtes, elle croise le chemin d’une étrange créature qui pourrait l’amener sur la piste d’un passé oublié…

Avec sa belle cyborg à la force surhumaine et à la mémoire tronquée, le scénario est des plus classiques, rappelant entre autres le manga Gunnm ou, plus récent, la version américaine de Ghost in The Shell. Et l’écriture n’est pas exempte de défauts : par exemple, les répliques longues et ampoulées de l’héroïne contrastent avec d’autres scènes où elle se permet un langage plus commun voire familier, laissant au lecteur l’impression d’un manque de cohérence ou d’un équilibre qui se cherche encore.

Malgré tout, ce tome 1 se lit bien, dans un esprit de pur divertissement, et il devrait accrocher les mordus de steampunk, ne serait-ce que pour les dessins de Joe Benitez et les couleurs de Peter Steigerwald. Les deux artistes offrent aux lecteurs un univers somptueux, en s’inspirant de cosplays steampunk rencontrés en convention. (Par la suite, quelques cosplayeuses, dont la jeune femme ci-dessous, ont d’ailleurs cosplayé Lady Mechanika, réalisant le cosplay-d’une-tenue-qui-s’inspire-elle-même-de-cosplay !)

tumblr_mx8ivaBItR1silarro1_500

Sans révolutionner le genre, Lady Mechanika a en tout cas le mérite d’avoir attribué plusieurs rôles importants à des femmes. Chose peu courante dans le steampunk, étant donné que les auteurs ont tendance à reprendre dans leurs œuvres des personnages fameux du XIXe siècle, souvent masculins. On est d’accord, ces « gentlemen extraordinaires » sont cool, mais qu’ils fassent un peu de place aux ladies !  😉

Célia